Kofi Annan
L’ancien secrétaire général de l’ONU s’est réinstallé dans sa ville préférée : Genève. Pour s’adonner à sa petite spécialité : les missions de bons offices.
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En sa qualité de président du Forum humanitaire mondial, qu’il a créé à Genève peu après son départ du secrétariat général de l’ONU, le 1er janvier 2007, le Ghanéen Kofi Annan a été sollicité, le 10, par son compatriote John Kufuor, président en exercice de l’Union africaine, pour diriger une très délicate mission de bons offices entre l’opposition et le pouvoir kényans.
À presque 70 ans, il n’a pas longtemps hésité avant de se lancer dans cette nouvelle carrière. Tout a commencé avec le prix Nobel de la paix, qui lui a été décerné en 2001. À l’époque, il avait promis de consacrer le montant de sa bourse (l’équivalent de 470 000 dollars) à des uvres humanitaires Ayant par la suite obtenu de nombreux autres prix, dont, en 2006, celui de l’Environnement (1 million de dollars), attribué par le cheikh Zayed des Émirats arabes unis, il s’est retrouvé à la tête d’un capital suffisant pour lancer sa propre fondation. Ce qu’il a fait le 17 octobre dernier.
Sa vocation internationale remonte à loin. Il est encore collégien à Kumasi quand la fondation Ford lui offre une bourse d’études aux États-Unis (en économie). Par la suite, il étudiera les relations internationales à Genève, et c’est dans cette ville qu’en 1962 il entame sa longue carrière onusienne, notamment à l’Organisation mondiale de la santé et au Haut-Commissariat pour les réfugiés. Séparé de son épouse nigériane (qui lui a donné deux enfants), il épouse en secondes noces une collègue suédoise, Nane, également divorcée.
Il gravit un à un les échelons de l’organisation, enchaîne les fonctions et les médiations (ex-Yougoslavie, Moyen-Orient). En décembre 1996, son patron, l’Égyptien Boutros Boutros-Ghali, étant empêché par les États-Unis de briguer un second mandat, c’est lui, Annan, qui est désigné pour lui succéder : excellent connaisseur des arcanes onusiens, il est à la fois anglophone et francophone Son premier mandat est marqué par plusieurs succès, de l’organisation du Sommet du Millénaire (septembre 2000) à l’adhésion de la Suisse, sa « deuxième patrie » (septembre 2002) à l’ONU. Las, le second sera terni par le scandale du programme « Pétrole contre nourriture ».
Il est aujourd’hui confortablement installé dans une villa de fonction mise à sa disposition par une banque suisse. Et sa fondation dispose d’un siège dans le centre de Genève, avenue de la Paix, tout près de l’immeuble de l’ONU. Dotée d’un capital de départ de 1,3 million de francs suisses (800 000 euros), celle-ci s’est assigné pour premier objectif de réunir un sommet mondial sur les conséquences du réchauffement climatique, en juin prochain. À Genève, bien sûr.
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