Le gouvernement de transition soudanais étudie la levée des subventions sur les carburants
Le gouvernement soudanais, issu de la contestation qui a fait chuter en avril le régime d’Omar el-Béchir, a annoncé dimanche étudier la possibilité de lever les subventions étatiques sur les carburants en vue d’équilibrer son budget.
Lors d’une réunion de cabinet dimanche 22 décembre afin d’élaborer le budget 2020, le gouvernement – nommé en septembre à la suite d’un accord entre la contestation et l’armée, qui a destitué Omar el-Béchir – a annoncé la mise en place d’un « petit comité » pour étudier la levée de ces subventions sur l’essence et le diesel.
Écrasé par une dette de plusieurs dizaines de milliards de dollars, le Soudan cherche à stabiliser son budget. La levée des subventions pourrait aider à maîtriser les dépenses publiques, au risque toutefois de mécontenter une population épuisée par une économie exsangue.
Ainsi, dans son communiqué, le gouvernement précise bien qu’il « n’y a aucune tendance à lever les subventions sur le pain dans le budget pour l’année 2020 ». Le comité formé par le gouvernement, sous l’autorité du Premier ministre Abdallah Hamdok, se réunira dimanche et lundi. La retrait des subventions sur les carburants se ferait « progressivement » et serait compensé par le « doublement des salaires des employés d’État », précise le gouvernement.
Un an après le début du soulèvement contre Omar el-Béchir, qui était arrivé au pouvoir en 1989 par un coup d’État, l’économie soudanaise affronte une grave crise économique, en partie alimentée par 20 ans d’embargo économique américain (1997-2017), en raison de son soutien présumé à des groupes islamistes.
Si les sanctions ont été levées, leurs effets continuent de se faire sentir car les transactions financières internationales restent impossibles, le pays figurant toujours sur la liste noire américaine des « États soutenant le terrorisme » (SST), ce qui par ailleurs barre la route aux investissements étrangers. L’inflation annuelle au Soudan est aujourd’hui de 60 %, selon les derniers chiffres officiels, et les réserves de devises étrangères sont quasi-inexistantes.
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