Franc CFA : Kémi Seba interpellé au Burkina Faso pour « injure » à l’encontre du président Kaboré
L’activiste franco-béninois a été arrêté samedi à Ouagadougou, après avoir participé à une conférence sur le franc CFA. Il aurait tenu des « propos outrageants » à l’encontre du président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré.
![Kémi Séba à Dakar le 4 décembre 2013. © Sylvain Cherkaoui pour Jeune Afrique](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2017/08/25/ja14010316510032.jpg)
Kémi Séba à Dakar le 4 décembre 2013. © Sylvain Cherkaoui pour Jeune Afrique
« Kémi Séba a été interpellé à son hôtel dans l’après-midi du samedi par des éléments de la gendarmerie nationale » après une conférence publique sur le franc CFA à l’université de Ouagadougou, a indiqué Hervé Ouattara, le responsable du « Front anti-CFA » qui organisait le débat.
« Au début, il a été amené à la compagnie de gendarmerie pour des raisons de sécurité parce que, semblerait-il, il y avait des jeunes du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP, parti au pouvoir) qui voulaient porter atteinte à son intégrité physique », a expliqué l’avocat de Kemi Séba, Me Prosper Farama.
Plus tard, sur de nouvelles instructions du procureur, une procédure a été engagée contre lui pour « injure à l’encontre du chef de l’État », a-t-il indiqué. « On lui reproche d’avoir tenu des propos outrageants contre le président du Faso et une tentative de démoralisation des éléments engagés dans la lutte contre le terrorisme », a déclaré Hervé Ouattara.
« Il aurait dit que le chef de l’État était une passoire politique, que si M. Kaboré ne prenait pas ses responsabilités, il serait châtié par la jeunesse », a expliqué Me Farama. « On lui reprocherait aussi d’avoir tenu des propos qui pourraient démoraliser ceux qui se battent au Burkina » contre le terrorisme, a poursuivi l’avocat.
Réforme majeure
Kémi Séba « a été entendu » dimanche et « l’agent enquêteur nous a signifié qu’il va transmettre le plus tôt possible les procès-verbaux au procureur », a ajouté Me Farama, affirmant ne pas pouvoir préciser « ce qu’il risque ».
« Une notification de poursuite lui sera faite par le parquet », a déclaré une source sécuritaire, précisant que « M. Séba est toujours en garde à vue ».
Kémi Séba, de son vrai nom Stellio Capochichi, qui se présente comme un « polémiste et conférencier panafricain », a ces dernières années organisé ou participé en Afrique à plusieurs manifestations hostiles au franc CFA. Il a plusieurs fois été interpellé ou expulsé de la Côte d’Ivoire, du Sénégal ou de Guinée.
Samedi, une réforme majeure du franc CFA a été annoncée par les présidents ivoirien Alassane Ouattara et français Emmanuel Macron à Abidjan.
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