Faute de majorité parlementaire, la Tunisie en quête d’un gouvernement de technocrates
Désigné le 15 novembre 2019 pour composer le gouvernement, Habib Jemli butte sur les exigences des partis et décide de former un exécutif apolitique, constitué de technocrates. La manœuvre vise-t-elle réellement à dépasser le blocage à l’assemblée, ou à mettre la pression sur les partenaires récalcitrants d’Ennahdha ?
C’est le dernier rebondissement dans un feuilleton politique qui, néanmoins, peine à tenir en haleine les Tunisiens : Habib Jemli opte pour un gouvernement de profils technocratiques, non partisans. Après six semaines de palabres, Habib Jemli, désigné chef du gouvernement grâce au soutien d’Ennahdha, parti victorieux aux législatives, pensait vendredi 20 décembre en avoir fini avec les négociations pour la formation du gouvernement.
Il était sûr d’avoir obtenu l’adhésion du Courant démocratique, du mouvement Chaab et de Tahya Tounes pour former, avec Ennahdha, le socle politique de l’exécutif. Mais le lendemain, chacun de ces partis, après consultation de son bureau politique, s’est désisté et a contraint Habib Jemli à repartir de zéro. « C’est une surenchère pour obtenir certains portefeuilles », remarque un dirigeant du groupe parlementaire de la Réforme nationale.
Une situation ubuesque que le président de la République, Kaïs Saïed, a tenté de résoudre en organisant lundi 23 décembre une réunion de la dernière chance avec ces formations. Mais la rencontre a tourné court : selon Zouheir Maghzaoui, du mouvement Chaab, le président d’Ennahdha et président de l’Assemblée Rached Ghannouchi a estimé « que le moment des négociations et des réconciliations était, désormais, passé » et imposé de fait la levée de la séance.
Ennahdha trop isolé pour rassembler
Bien s’informer, mieux décider
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