Guinée-Bissau : « L’élection ne suffira pas à stabiliser de façon pérenne la situation politique »

Après des années de crise, l’élection présidentielle marquera-t-elle le retour de la stabilité en Guinée Bissau ? Sans réforme majeure, le pays ne sera pas à l’abri d’un nouvelle crise institutionnelle au lendemain du second tour du 29 décembre, selon le politologue Paulin Maurice Toupane. Interview.

Des soldats en Guinée-Bissau. (image d’illustration) © Youssouf Bah/AP/SIPA

Des soldats en Guinée-Bissau. (image d’illustration) © Youssouf Bah/AP/SIPA

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Publié le 26 décembre 2019 Lecture : 5 minutes.

En se rendant aux urnes, ce dimanche, les Bissau-guinéens voteront-ils avant tout pour un retour à la normale ? Dans un pays précipité dans une instabilité politique chronique depuis 2015, alimentée par la rivalité consommée entre le président sortant José Mario Vaz et son ancien Premier ministre Domingos Simões Pereira – limogé en 2015 -, le second tour de l’élection présidentielle apparaît comme un tournant décisif pour mettre un terme au cycle de blocages institutionnels et de remaniements gouvernementaux.

D’autant plus que le président sortant, boudé par les urnes au premier tour (12,41% des voix), le plaçant en quatrième position, est considéré comme l’un des acteurs majeurs de la crise politique initiée en 2015. La Guinée-Bissau s’apprête donc à choisir entre le candidat du Parti pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap Vert (PAIGC) Domingos Simões Pereira (40,13 % des voix) et Umaro Sissoco Embaló, candidat du Mouvement pour l’alternative démocratique (Madem G-15, un parti né suite à des dissensions au sein du PAIGC), qui a récolté 27,65 % des suffrages.

Ces élections, qui ont bien failli ne pas se tenir, à la suite de la décision du président Vaz de limoger Aristide Gomes, l’un de ses énièmes chef de gouvernement, sont attentivement scrutées par la communauté internationale. Sur ses gardes, la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), médiatrice de la crise, redoute une intervention de l’armée.

Chercheur au sein de l’Institut des études de sécurité (ISS, basé à Dakar), l’analyste Paulin Maurice Toupane décrypte pour Jeune Afrique les enjeux du scrutin et les défis à venir du nouveau président bissau-guinéen.

Jeune Afrique : Comment évaluer les chances respectives des candidats Domingos Simões Pereira et Umaro Sissoco Embaló de remporter l’élection ?

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