Bush, bons points et bonnets d’âne
Publié le 21 janvier 2008 Lecture : 1 minute.
Qu’il est loin le temps où George W. Bush prônait « un nouveau Moyen-Orient » submergé par la grande houle démocratique et débarrassé de ses régimes autocratiques. Entièrement absorbé, lors de sa récente tournée dans la région, du 8 au 16 janvier, par la propagation de son message – en résumé : votre ennemi, ce n’est pas Israël, c’est l’Iran, une rhétorique qui permet au passage d’inciter ses hôtes à acheter toujours plus d’armements américains -, le président a considérablement édulcoré ses leçons de bonne gouvernance. Il est vrai que sa fin de mandat crépusculaire, où le chaos pakistanais voisine avec le cauchemar irakien, une guérilla désastreuse en Afghanistan, de féroces combats à Gaza et un Liban au bord de la guerre civile, relativise définitivement la portée des leçons qu’il se garde désormais de dispenser.
Incorrigible autosatisfait, le Texan de la Maison Blanche n’a cependant pas pu s’empêcher, lors d’un discours prononcé à Abou Dhabi, de décerner quelques points à ses élèves. D’un côté les bons, ceux qui ont, dit-il, « progressé sur le chemin de la démocratie ». Et Bush de citer : l’Algérie, le Maroc, la Jordanie, le Yémen, Bahreïn, le Koweït, les Émirats et l’Arabie saoudite. De l’autre, ceux qu’il ne nomme pas mais à qui il adresse cette petite phrase : « Vous ne pouvez pas créer un climat de confiance quand, en période électorale, les candidats de l’opposition sont persécutés ou emprisonnés. » À qui faisait-il allusion ? Si la Syrie, le Soudan ou même la Libye ne se formaliseront pas d’être exclus du groupe des bons élèves, on s’interroge sur l’identité des autres. L’Égypte ? Bush s’est bien gardé, lors de sa brève escale dans ce pays, de faire la moindre allusion aux violations des droits de l’homme, allant jusqu’à rendre hommage à Moubarak. Reste la Tunisie, allié fiable qui a bien des raisons – à condition que cette omission y soit relevée – de s’estimer mal payé en retour.
