Les « 500 », sixième édition

Publié le 20 décembre 2004 Lecture : 4 minutes.

Et de six ! Pour la sixième année consécutive, le Groupe Jeune Afrique publie son classement exclusif des plus grandes entreprises du continent. En vente depuis cette semaine (en kiosque ou sur le site Web de votre journal préféré, www.lintelligent.com), « Les 500 », numéro hors-série de 164 pages, dresse un panorama complet – et objectif – de l’économie africaine d’aujourd’hui. Outre le palmarès des cinq cents premières sociétés, réalisé sur la base de leur chiffre d’affaires, le lecteur trouvera dans ce hors-série un bilan exclusif, chiffré et commenté, des secteurs d’activité les plus porteurs – une douzaine au total, parmi lesquels les hydrocarbures (16,8 % du chiffre d’affaires général), l’agroalimentaire (8 %), les mines (8 %) et les télécoms (7,1 %) -, ainsi qu’une présentation non moins détaillée de la situation économique d’une quinzaine de pays : quatre d’Afrique du Nord (le Maroc, l’Algérie, la Tunisie et l’Égypte) et onze d’Afrique subsaharienne (Afrique du Sud, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Gabon, Ghana, Kenya, Mali, Maurice, Nigeria, Sénégal).
De nombreux documents et enquêtes viennent apporter un éclairage plus analytique aux informations statistiques contenues dans ce document. On y trouve ainsi, entre autres sujets, une évaluation de l’impact du phénomène des délocalisations, dont le continent commence à tirer les premiers bénéfices, tout comme, dans un registre moins glorieux, une description du parcours du combattant qui, trop souvent encore, attend l’entrepreneur désireux de s’implanter en Afrique. Et, pour apporter une dernière touche plus « humaine » à ce numéro spécial, des portraits de grands patrons dont on entendra sans aucun doute parler en 2005. Souvent jeunes (certains ont à peine plus de 40 ans), toujours modernes dans leurs méthodes de management, ces dirigeants symbolisent mieux que de longs bilans cette Afrique qui avance.
Pour cette sixième année encore, la réalisation de ce classement n’a pas été de tout repos. Car, pour vous livrer un palmarès aussi précis que possible, l’équipe des « 500 » s’est livrée à un véritable travail de fourmi, contactant pas moins de 8 000 (contre 7 000 l’an passé) des quelque 11 000 entreprises qu’elle a répertoriées dans cinquante-trois pays africains (le Zimbabwe, dont l’inflation proche de 620 % en 2003 aurait faussé les résultats, a été exclu de ce dossier). Si une grande partie des compagnies ont joué le jeu en nous livrant de bon coeur leurs résultats, certaines, en revanche, se sont montrées nettement moins coopératives.
Au final, si l’on ne devait retenir qu’une seule information de cette floraison de chiffres et d’analyses, ce serait bien celle-ci : les cinq cents premières entreprises africaines se portent relativement bien. Très bien même, puisque le cumul de leurs chiffres d’affaires s’est élevé à près de 316 milliards de dollars en 2003 – soit un progrès de 23 % en un an. Elles sont donc les premières bénéficiaires de l’embellie que connaît le continent (avec une hausse de + 3,7 % de son PIB en 2003). De là à dire que l’économie africaine est, à l’image d’une majorité de ses grandes sociétés, prospère, il n’y a qu’un pas, que l’on ferait mieux de ne pas franchir trop rapidement. Et, à la lecture de ce hors-série, on comprend pourquoi il convient de nuancer – sans pour autant totalement rejeter – cet optimisme.
Autre remarque qui s’impose : avec trente-huit sociétés parmi les cinquante premières, et un PIB représentant le cinquième de celui de l’ensemble du continent, l’Afrique du Sud se taille encore – et de loin – la part du lion. Un leadership que ses principaux challengeurs, du nord comme du sud du Sahara, ne parviennent pas à écorner. Maigre consolation, si l’on peut dire : c’est un autre pays, l’Algérie, qui, avec la Sonatrach, occupe la tête de notre classement. Le géant des hydrocarbures affiche même un chiffre d’affaires (26,7 milliards de dollars) trois fois supérieur à celui du numéro deux du palmarès, le sud-africain Sasol, opérant dans le secteur de la chimie (9,6 milliards de dollars). Alors que, avec trois sociétés dont le chiffre d’affaires tourne autour des 2 milliards de dollars – le groupe ONA, l’Office chérifien des phosphates et Maroc Telecom -, le Maroc occupe une plus qu’honorable troisième place dans notre classement général par pays.
Le Nigeria, l’Égypte et la Tunisie tirent également leur épingle du jeu. Côté Afrique subsaharienne non anglophone, les résultats sont nettement plus modestes, puisqu’il faut descendre à la 77e place pour trouver la Société ivoirienne de raffinage, suivie de près par Total Gabon (88e rang, en chute de vingt-quatre places par rapport à notre classement précédent).
« Piloté » par deux rédacteurs en chef de Jeune Afrique/l’intelligent, Jean-Dominique Geslin et Patrick Sandouly, avec la collaboration de plusieurs journalistes de l’hebdomadaire, le hors-série consacré aux « 500 » représente une mine d’informations, tant chiffrées qu’analytiques, sur les principales entreprises qui, année après année et chacune selon ses capacités et ses résultats, contribuent au développement du continent. Mais aussi, d’une certaine façon, un voyage guidé au coeur de ce que Mahamadou Camara, l’un des contributeurs à ce numéro spécial, compare non sans humour à « une jungle où grands et petits sont engagés dans une lutte permanente pour la survie »…

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