Côte d’Ivoire : ce que l’on sait sur l’enregistrement au cœur de l’affaire Soro
Pour justifier en partie le mandat d’arrêt international contre Guillaume Soro pour « tentative d’atteinte à l’autorité de l’État », la justice ivoirienne a diffusé un enregistrement dans lequel on l’entend évoquer un projet de déstabilisation. Mais de nombreuses zones d’ombre entourent cette pièce à conviction.
![Guillaume Soro, le 25 mars 2015 à Abidjan. © Photo Olivier pour JA](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2019/12/31/ja15070110580008.jpg)
Guillaume Soro, le 25 mars 2015 à Abidjan. © Photo Olivier pour JA
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Côte d’Ivoire : quel avenir pour Guillaume Soro ?
Soupçonné de menées séditieuses, l’ancien président de l’Assemblée nationale est visé par un mandat d’arrêt international. Et voit ses ambitions présidentielles compromises. Désormais opposant irréductible, peut-il rebondir ?
C’est la pièce maîtresse des accusations de la justice ivoirienne contre Guillaume Soro. Un enregistrement sonore de sept minutes, avec un son d’une mauvaise qualité, dans lequel on entend l’ancien président de l’Assemblée nationale discuter avec un homme d’un projet de déstabilisation du régime d’Alassane Ouattara et de ses soutiens au sein des forces armées, notamment celui des « comzones », qui dirigeaient l’ex-rébellion des Forces nouvelles à ses côtés. Il a aussi dit être « positionné un peu partout » et avoir la « télécommande » pour passer à l’action.
Cette conversation a été dévoilée par le procureur de la République, Richard Adou, lors de sa conférence de presse au tribunal de première instance d’Abidjan, le 26 décembre.
Selon lui, Guillaume Soro préparait « un complot » en deux parties : d’abord une opération de communication à l’étranger pour « jeter le discrédit sur le régime » ivoirien, puis « une insurrection civile et militaire ».
S’il a déclaré que ce « projet devait être mis en place incessamment », le magistrat n’a pas donné plus de détails sur les circonstances dans lesquelles cet enregistrement a été capté.
Quand a-t-il été réalisé ? Où ? Par qui ? Comment ? Et dans quel but ? Jeune Afrique lève une partie du voile sur l’enregistrement qui agite la Côte d’Ivoire et qui vaut aujourd’hui à Guillaume Soro d’être visé par un mandat d’arrêt international pour « tentative d’atteinte à l’autorité de l’État ». De quoi rebattre les cartes à quelques mois de la présidentielle d’octobre 2020, à laquelle l’opposant a annoncé qu’il était candidat.
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