Côte d’Ivoire : les vœux très politiques de Ouattara, Soro et Bédié
Tandis que le chef de l’État Alassane Ouattara a promis mardi « une année électorale paisible » en 2020, lors de laquelle se tiendra la présidentielle, Henri Konan Bédié et Guillaume Soro, qui ont diffusé quasi simultanément leurs messages du Nouvel An, ont multiplié les attaques ciblant le président ivoirien.
Alassane Ouattara promet « une année électorale paisible »
« 2020 sera une année électorale paisible, je vous en fais la promesse », a affirmé le président Alassane Ouattara dans sa traditionnelle allocution diffusée sur la télévision publique, alors que la vie politique est déjà tendue à dix mois de la présidentielle prévue en octobre, dix ans après la terrible crise post-électorale qui fit 3 000 morts.
Aucune tentative de déstabilisation ne pourra prospérer. Nul n’est au dessus des lois
« J’exhorte tous les acteurs de la vie politique ivoirienne à faire preuve de responsabilité en préservant la paix », a-t-il déclaré. « Aucune tentative de déstabilisation ne pourra prospérer. Nul n’est au dessus des lois quel que soit son statut », a-t-il encore martelé, répétant des propos déjà tenus samedi.
Une allusion à l’ancien président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, ex-chef de la rébellion ivoirienne des années 2000 et candidat déclaré à la prochaine présidentielle, à l’encontre duquel la justice ivoirienne a délivré la semaine dernière un mandat d’arrêt international pour « tentative d’atteinte à l’autorité de l’État ».
Pour préparer les élections, le président ivoirien a indiqué avoir demandé au Premier ministre Amadou Gon Coulibaly de « rencontrer les partis politiques et la société civile dès janvier, avant de finaliser le travail sur le code électoral ».
Henri Konan Bédié attaque la CEI
L’ancien président Henri Konan Bédié, chef du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), principal mouvement d’opposition, a pour sa part dénoncé une « instrumentalisation de la justice par le pouvoir exécutif », qui « rabaisse l’État de droit et la démocratie ».
S’exprimant sur la WebTV du parti pendant une quinzaines de minutes avant le discours du chef de l’État, Bédié a fustigé « le refus du gouvernement de créer les conditions propices pour un scrutin présidentiel apaisé », mettant notamment en cause la composition de la Commission électorale indépendante (CEI) qu’il juge déséquilibrée en faveur du pouvoir, et soulevant la question de la gratuité de l’établissement des cartes d’identité, nécessaires pour voter.
Guillaume Soro dénonce une « cabale »
L’ancien Premier ministre et président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro, qui a choisi de s’exprimer sur les réseaux sociaux en même temps que le chef de l’État, s’est employé à réfuter les accusations portées contre lui par la justice ivoirienne.
« Toute cette cabale vise à m’écarter de la course présidentielle dont je suis le favori », a-t-il notamment déclaré, fustigeant « les innombrables atteintes aux droits humains, à la faveur d’un durcissement inouï du régime », qui cherche à « museler l’opposition ».
Il s’est par ailleurs inquiété de « vents mauvais qui risquent de compromettre la réconciliation des Ivoiriens et de conduire à une nouvelle déchirure nationale ».
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