Guinée-Bissau : Umaro Sissoco Embaló élu président avec 53,55% des voix
Le candidat du Madem G15, Umaro Sissoco Embaló, a remporté le second tour de la présidentielle en Guinée-Bissau. Il a obtenu 53,55% des suffrages exprimés, contre 46,45% pour Domingos Simões Pereira, candidat investi par le PAIGC, selon les chiffres officiels délivrés par la par la Commission électorale nationale (CNE). Ce dernier a annoncé son intention de contester ces résultats.
À 47 ans, celui que l’on surnomme « le général », Umaro Sissoco Embaló, remporte la présidentielle lors de laquelle il s’est présenté sous l’étiquette du Mouvement pour l’alternative démocratique (Madem G-15).
Il a remporté 53,55% des voix, contre 46,45% à son adversaire, Domingos Simões Pereira, candidat investi par le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC).
La participation s’élève à 72.67%, pratiquement identique à celle du premier tour, le 24 novembre.
Domingos Simões Pereira conteste
« Les résultats provisoires qui viennent d’être proclamés sont pleins d’irrégularités, de nullité et de manipulations, qui (constituent) une fraude électorale. Un tel résultat, nous ne pouvons pas l’accepter », a déclaré devant des militants au siège de son parti Domingos Simões Pereira, alors que les supporters deUmaro Sissoco Embaló fêtaient la victoire dans le centre de la capitale Bissau à grands coups klaxons et de concerts de casseroles.
« Nous allons amener toutes les preuves qui démontrent que les résultats ont été changés », a ajouté le chef du PAIGC, en annonçant un « recours en annulation » après consultation de ses conseillers juridiques.
Umaro Sissoco Embaló, la posture du rassembleur
J’ai besoin de tous les Bissau-guinéens pour faire une nouvelle Guinée-Bissau
« Je serai un président de la concorde nationale », a pour sa part assuré Umaro Sissoco Embaló. « L’euphorie de la campagne est terminée. J’ai besoin de tous les Bissau-guinéens pour faire une nouvelle Guinée-Bissau », a-t-il ajouté depuis son siège de campagne.
« L’élection s’est bien déroulée. Un candidat a gagné. Il aura beaucoup de responsabilités pendant ces moments difficiles que traverse la Guinée-Bissau », avait auparavant déclaré à l’Agence France-Presse une observatrice membre d’un réseau d’organisations de la société civile, Elisa Pinto.
Le nouveau président « doit répondre aux préoccupations du peuple et le peuple a besoin de la stabilité et d’une réconciliation nationale. Sans ça, il ne peut pas y avoir de développement », a-t-elle ajouté.
Ancien général et diplômé en sciences politiques, Umaro Sissoco Embaló a été le Premier ministre de José Mario Vaz entre novembre 2016 et janvier 2018. Cette même année, avec d’autres élus dissidents du PAIGC, il a fondé le Madem G-15.
Arrivé en tête au premier tour du 24 novembre avec 40,13 % des voix, le leader du PAIGC disposait pourtant d’une confortable avance sur celui qui l’a battu à l’issue du second : Umaro Sissoco Embaló n’avait en effet recueilli alors que 27,65 % des suffrages.
Mais si les membres de l’équipe de campagne de Domingos Simões Pereira affichaient leur confiance, jugeant le second tour gagné d’avance, Umaro Sissoco Embaló ne s’est pas avoué vaincu. « Rien n’est joué. Le prochain président, si Dieu le veut, ce sera moi », affirmait-il ainsi à Jeune Afrique, le 12 décembre dernier.
Et le score engrangé par le nouveau président bissau-guinéen montre que la posture de rassembleur qu’il a adopté dans l’entre-deux tours a payé : Umaro Sissoco Embaló a bénéficié des reports de voix de la plupart des formations politiques ayant un candidat dans ce scrutin.
Outre le soutien de Carlos Gomes Júnior (2,66 % des voix au premier tour), un ex-Premier ministre et ancien dirigeant du PAIGC en rupture de ban avec le parti, Umaro Sissoco Embaló a, surtout, obtenu le « soutien inconditionnel » de Nuno Gomes Nabiam, véritable troisième homme du premier tour (13%).
José Mário Vaz, le président sortant, arrivé en quatrième position (12,41 %), lui a également apporté son soutien officiel, au lendemain du premier tour. Dans son dernier discours à la nation en tant que président, mardi soir, celui qui est le premier chef de l’État depuis l’instauration du pluripartisme en Guinée-Bissau à terminer son mandat sans être destitué ou assassiné, avait appelé au « calme en attendant les résultats définitifs ».
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