Evanescent dollar

Publié le 21 décembre 2004 Lecture : 1 minute.

D’aussi loin qu’on s’en souvienne, le dollar est la principale monnaie internationale. Mais ce rôle dominant ne va plus de soi. Si l’Amérique continue à dépenser et à emprunter au rythme actuel, le dollar finira par perdre le statut qui est le sien. Ce qui ne serait pas sans conséquence : le privilège qu’a l’Amérique de pouvoir imprimer la monnaie de réserve du monde lui permet d’emprunter à bas prix, et donc de dépenser beaucoup plus
qu’elle ne gagne, à des conditions interdites aux autres pays. Imaginez que vous puissiez
faire des chèques qui seraient acceptés comme paiements, mais qui ne seraient jamais encaissés. Si vous aviez cette possibilité, vous auriez sans doute envie de faire ce qu’il faut pour la conserver. L’Amérique ne fait rien, et elle pourrait bien le regretter.
Ces trois dernières années, le dollar a perdu 35 % contre l’euro et 24 % contre le yen. Mais son dernier recul n’est qu’un symptôme d’un malaise plus grave : le système financier mondial est soumis à une grave tension. L’Amérique a des façons de faire peu recommandables : des emprunts à tout-va, une frénésie de consommation et un déficit de la balance courante assez grave pour acculer à la banqueroute n’importe quel autre pays. Ce qui rend la dévaluation du dollar inévitable, sans que ce soit une option souhaitée par les dirigeants d’une Amérique lourdement endettée. Les déclarations des politiques semblent pousser le dollar à la baisse. C’est pourtant un jeu dangereux. Qui aura envie
d’investir dans une monnaie qui va presque certainement se déprécier ?

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