Côte d’Ivoire : Charles Blé Goudé dit tendre la main au président pour la réconciliation

L’ex-chef des Jeunes patriotes ivoiriens Charles Blé Goudé « tend la main au président Alassane Ouattara » pour travailler à la réconciliation nationale en Côte d’Ivoire, a-t-il déclaré samedi dans une « adresse aux Ivoiriens » datée de La Haye aux Pays-Bas.

Charles Blé Goudé à La Haye, le 28 janvier 2016. © Peter Dejong/AP/SIPA

Charles Blé Goudé à La Haye, le 28 janvier 2016. © Peter Dejong/AP/SIPA

Publié le 4 janvier 2020 Lecture : 2 minutes.

« Je reste focalisé sur l’objectif de la reconstruction de la paix », en Côte d’Ivoire. « Je tends toujours la main au président Alassane Ouattara », déclare M. Blé Goudé dans une « adresse aux Ivoiriens » datée de La Haye aux Pays-Bas, après les messages de Nouvel An diffusés mardi par le chef de l’État et ses opposants Henri Konan Bédié et Guillaume Soro.

Charles Blé Goudé avait annoncé en juin 2019 avoir des ambitions présidentielles à long terme, après le prochain scrutin d’octobre 2020. Il a été condamné lundi par contumace à vingt ans de prison par la justice ivoirienne, alors qu’il est en liberté conditionnelle à La Haye après son acquittement par la Cour pénale internationale (CPI).

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Tout en appelant au « dialogue » entre le pouvoir et l’opposition, M. Blé Goudé fustige « un régime qui crucifie le processus de réconciliation nationale sur l’autel de ses intérêts ».

Il dénonce « les arrestations arbitraires des opposants, l’interdiction de meeting de l’opposition, la justice expéditive » et « aux ordres » en Côte d’Ivoire.

La question de la réconciliation nationale reste centrale en Côte d’Ivoire, après la décennie de crise politico-militaire des années 2000 qui a culminé en 2010-2011 avec des violences post-électorales ayant fait 3000 morts.

La réconciliation n’est pas une option, mais une obligation

Fidèle de l’ex-président Laurent Gbgabo, Charles Blé Goudé a été l’un des principaux acteurs de la montée de la tension en Côte d’Ivoire, selon ses détracteurs et des ONG internationales qui ont souvent qualifié de milice son mouvement des Jeunes patriotes.

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« La réconciliation n’est pas une option, mais une obligation », insiste M. Blé Goudé, « la météo politique (…) n’est pas rassurante pour l’année 2020, année électorale, année décisive, année sensible ».

A l’instar des principaux mouvements d’opposition ivoiriens, M. Blé Goudé appelle à « la mise en place d’une commission électorale véritablement indépendante », « d’un découpage électoral qui réponde aux standards internationaux », à « la révision du listing électoral » et à « la gratuité de la carte nationale d’identité ».

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Dans sa déclaration, il revient sur sa condamnation qu’il juge « expéditive en moins d’une journée de procès » par la justice ivoirienne.

« Est-il besoin de rappeler que pour ces mêmes faits relatifs à la période post-électorale, j’ai déjà été jugé et acquitté par la CPI, à l’issue de cinq années de procédure », note-t-il.

Ce « harcèlement judiciaire » n’a pour « seul but (que) de m’écarter du débat politique dans mon pays », estime-t-il. Il annonce qu’il va « saisir », sans préciser les motifs ni la nature exacts de ces saisines, « la Cour africaine des droits de l’homme, la Cour européenne des droits de l’homme et la Cour Pénale Internationale ».

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