Mines : dix ministres africains à Londres
Le sommet Africa Mining on top a rassemblé à Londres les représentants de dix pays africains – dont le Congo Brazzaville, le Ghana, la Zambie et le Botswana – cherchant à attirer les investisseurs miniers chez eux.
Londres entend bien rester la place financière et minière incontournable du globe, y compris pour l’Afrique. A cette fin, le Conseil économique du Commonwealth (CBC) et le gouvernement britannique ont co-organisé la seconde édition du sommet Africa mining on top, qui se tenait dans la capitale anglaise du 24 au 26 juin 2014, à quelques encablures du parlement de Westminster.
Transparence
Lord Jonathan Marland, le président du CBC, et Lynne Featherstone, sous-secrétaire d’Etat britannique au développement international, ont tous les deux profité de l’occasion pour inviter les groupes miniers à investir en Afrique … tout en faisant œuvre de transparence. Et rappelé les législations anglaises sur la divulgation des bénéfices et la lutte contre la corruption mises en place depuis 2010 par le gouvernement du Premier ministre conservateur David Cameron, fervent partisan de l’Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE).
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Les ministres des mines de dix pays subsahariens différents avaient fait le voyage à Londres, venus principalement de pays anglophones (Zambie, Ghana, Botswana, Nigeria, Ouganda, Lesotho, et Soudan du Sud) et lusophones (Mozambique et Angola), le seul représentant de la zone francophone étant Pierre Oba, du Congo Brazzaville (voir encadré).
Chacun d’eux a pu présenter le sous-sol et les réglementations en place de son pays, devant un parterre de dirigeants miniers anglo-saxons, dont Tom Albanese, ex PDG de Rio Tinto, aujourd’hui aux commandes du groupe indien Vedanta, et Clive Newall, patron de First Quantum.
Questions sensibles
L’événement a aussi permis aux dirigeants miniers et ministres, ainsi qu’aux représentants d’ONG – dont Global Witness et l’Africa Progress Panel – d’aborder ensemble des questions sensibles pour le secteur en Afrique : la transparence fiscale, la difficile levée de fonds pour des projets miniers africains, la gestion des risques, les politiques d’intégration locale et environnementales.
Alors que les tensions sociales en Afrique du Sud et en Zambie étaient à l’esprit de nombreux participants, l’expérience réussie du Botswana dans le domaine de la transformation locale et de la bonne gouvernance du secteur minier a retenu l’attention. L’Afrique, qui attire seulement 15% des budgets d’exploration des groupes miniers, – contre près de 30% pour l’Amérique du Sud – devrait mieux faire. Pour plusieurs dirigeants miniers interrogés à Londres, le Botswana montre la direction à suivre.
Le Congo Brazzaville veut « allumer son second moteur »
Pour Pierre Oba, ministre congolais des mines, « le secteur minier doit devenir le second moteur économique du pays », complétant le secteur pétrolier qui tire le pays. « Nous avons longtemps minoré l’importance des gisements de fer, manganèse, potasse et phosphates présents dans notre sous-sol, privilégiant le pétrole. Mais nous avons sensiblement progressé depuis 2005, mettant en place un code minier souple, qui nous a permis d’accorder une centaine de permis de recherches et 55 permis de prospection », a-t-il fait valoir lors du sommet Africa Mining on top.
Reste que pour parvenir à faire rentrer en production les projets miniers de Mag Minerals ou Zanaga Irone Ore, présents dans le pays, le Congo Brazzaville devra réussir à financer des infrastructures gigantesques : une voie ferrée de 800 km, un minéroduc (pipeline transportant de l’eau mélangé à du minerais de fer), un port minéralier sont annoncés par le gouvernement…
Doù la tournée de Pierre Oba à Londres pour y trouver des partenaires. La tâche ne sera pas aisée, compte-tenu de la forte concurrence d’autres pays africains plus expérimentés dans le secteur minier.
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