Côte d’Ivoire : décès à New York d’Issiaka Ouattara, alias Wattao

Souffrant du diabète, le colonel-major Issiaka Ouattara – dit « Wattao » – est mort dimanche à New York où il était soigné depuis plusieurs semaines.

Issiaka Wattao, à Abidjan en juillet 2011. © REUTERS/Thierry Gouegnon

Issiaka Wattao, à Abidjan en juillet 2011. © REUTERS/Thierry Gouegnon

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Publié le 6 janvier 2020 Lecture : 2 minutes.

L’ancien commandant de la Garde républicaine avait été évacué aux États-Unis le 13 décembre 2019, accompagné de plusieurs membres de sa famille. Il souffrait d’un diabète avancé, détecté très tardivement, et était soigné dans un établissement spécialisé de New York. C’est dans cette ville qu’il est décédé dimanche 5 janvier en début de soirée, a appris Jeune Afrique de sources sécuritaires. Fin décembre, la rumeur de sa mort avait déjà enflammé la toile ivoirienne.

Obsèques nationales

Visiblement affecté, le chef de l’État ivoirien Alassane Ouattara a confirmé officiellement le décès, ce lundi 6 janvier. « Je voudrais annoncer malheureusement, le décès de mon jeune frère, le colonel-major Issiaka Ouattara dit Wattao », a-t-il déclaré Ouattara à l’occasion de la présentation des vœux aux forces de sécurité, au palais présidentiel, avant de faire observer une minute de silence.

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Le président ivoirien a par ailleurs annoncé que des obsèques officielles seront organisées en Côte d’Ivoire dès le rapatriement de la dépouille mortelle des États-Unis. Aucune date officielle n’a été annoncée pour le moment.

Malgré sa maladie, Wattao avait été promu colonel-major le 18 décembre. En mars 2019, il avait quitté son poste à la garde républicaine pour le commandement des unités rattachées à l’état-major général des armées. Un maroquin prestigieux, mais coupé des troupes.

Issiaka Ouattara était le plus célèbre des anciens commandants de zones, les principaux chefs de la rébellion des Forces nouvelles (FN). Sa carrure imposante (1,90 m) et ses dents du bonheur étaient connues de tous les Ivoiriens. Charismatique, « bling-bling », affublé de nombreux surnoms – « whisky », « Saha Bélé-Bélé », (« gros serpent », en malinké) -, Wattao a longtemps défrayé la chronique.

L’un des maîtres de Bouaké

En 1999, ce Koulango originaire de Doropo, une commune située dans l’extrême nord-est du pays, avait été arrêté après le coup d’État du général Robert Gueï. Deux ans plus tard, il s’exile au Burkina Faso, d’où sera créée la rébellion.

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Wattao deviendra l’un des maîtres de Bouaké, sa capitale. Il dirige le bataillon Anaconda, puis deviendra chef d’état-major adjoint des Forces armées des FN. En 2008, il remplace Zacharia Koné en tant que comzone de la zone Centre-Ouest. C’est de cette région qu’il mènera, en 2011, en pleine crise postélectorale, l’une des offensives sur Abidjan.

En 2011, comme les autres chefs rebelles, il avait été nommé au sein de l’armée régulière. Il fut d’abord commandant en second de la Garde républicaine – chargé notamment d’assurer la sécurité du président de la République -, puis, en 2013, commandant adjoint du Centre de coordination des opérations décisionnelles (CCDO), une force mixte de près de 800 hommes chargée de sécuriser Abidjan. Un an plus tard, il avait été débarqué et envoyé à l’Académie royale militaire de Meknès, au Maroc.

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