Quelle énergie pour demain ?

Publié le 20 novembre 2006 Lecture : 2 minutes.

Inutile de se leurrer : l’énergie d’origine fossile – pétrole, charbon, gaz – continuera à dominer largement l’économie mondiale. Et les prix resteront élevés Le nouveau rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) tempère les ardeurs de ceux qui militent « aujourd’hui et maintenant » pour l’avènement d’une énergie propre et renouvelable ad vitam aeternam. À l’horizon 2030, les changements seront minimes. Dans un document exceptionnel de 600 pages*, l’AIE décrit l’état actuel du marché de l’énergie et les perspectives « réalistes » de son évolution au cours des vingt-cinq prochaines années.
Créée pendant la crise pétrolière de 1973-1974 pour faire contrepoids au « cartel des producteurs de l’Opep », l’AIE a pour mission de coordonner les mesures à prendre en cas de crise et de conseiller ses vingt-six pays membres qui consomment l’essentiel des hydrocarbures produits dans le monde (le « cartel des consommateurs »). Comptant sur un effectif de 150 personnes environ, elle mène un vaste programme ?de recherche, de collecte de données et de diffusion ?auprès du public de ses analyses et recommandations (voir www.iea.org).
Publié le 7 novembre, le dernier rapport montre que la part de l’énergie fossile restera prépondérante : de 80 % en 2004 à 81 % en 2030 (scénario 1 : évolution au rythme actuel). Pour satisfaire l’accroissement de la demande (+ 1,6 % par an), il faudra investir 20 000 milliards de dollars sur toute la période. Mais l’AIE déconseille ce laisser-aller qui conduit tout droit à la catastrophe (pollution atmosphérique, réchauffement climatique, énergie trop chère, avec un baril à 97 dollars en 2030). Elle prône une voie « réaliste » de maîtrise de la consommation (+ 1,2 % par an) et d’investissement dans des sources non fossiles : le nucléaire, l’hydroélectricité et les autres énergies renouvelables (biocarburants, éolien, biomasse). Le monde consommerait alors moins de pétrole brut : 103 millions de barils/jour (au lieu de 116 millions) en 2030, contre 84 millions en 2004. Dans ce scénario alternatif, la part des fossiles diminuerait, à 77 % au lieu de 81 %, celle du nucléaire augmenterait, à 7 % au lieu de 5 %, et celle des autres sources à 16 %, au lieu de 14 %. La croissance de la consommation viendra davantage des pays en développement : 45 % du total mondial en 2030, contre 40 % en 2004. La Chine et l’Inde en accapareront plus de la moitié (52 %, contre 50 % en 2004), la part de l’Afrique restant presque inchangée (6 %, contre 5 %).

* World Energy Outlook 2006, AIE, Paris, 600 pages, 150 euros.

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