Une Alliance contre la faim ?

Publié le 21 octobre 2003 Lecture : 1 minute.

Les bonnes volontés sont nombreuses à s’exprimer, mais très peu concrétisent leurs promesses. C’est le message que Jacques Diouf, directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a tenu à faire passer le 16 octobre, traditionnellement consacré Journée mondiale de l’alimentation. Alors que l’humanité produit plus de nourriture que jamais, 840 millions de personnes souffrent encore de la faim, dont 799 millions dans les pays en développement PED). Bien que ce chiffre diminue au rythme moyen de 2,5 millions par an, l’objectif fixé en 1996 lors du
Sommet mondial de l’alimentation diminuer de moitié le nombre de personnes souffrant de la faim d’ici à 2015 ne pourra pas être atteint avant 2115. La FAO, dont les prérogatives ne lui permettent pas d’imposer une quelconque politique aux États, prône la
création d’une Alliance internationale contre la faim réunissant agriculteurs, gouvernements, ONG, scientifiques et secteur privé. Mais pour que celle-ci soit un succès,
il faudrait que tous ses acteurs trouvent un terrain d’entente. Une mission ardue, car la cause principale de la malnutrition dans le monde reste économique. Les subventions accordées par les pays du Nord à leurs agriculteurs permettent à ces derniers de vendre leurs produits à des prix défiant toute concurrence. Un luxe que les pays du Sud ne peuvent s’offrir. Résultat : dans les PED, les campagnes se dépeuplent, les revenus
diminuent et le chômage augmente. Quant aux nouvelles technologies, comme les organismes génétiquement modifiés, elles sont beaucoup trop onéreuses. Pour devenir « partenaires »,
les acteurs de l’Alliance devront donc, à l’image de Jacques Diouf, faire preuve de diplomatie. Sans que cela ne gèle toute action concrète.

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