RDC : la Gécamines et son partenaire chinois inaugurent le projet de Deziwa, sans Albert Yuma

Deziwa, qui représente un investissement de 880 millions de dollars, veut jouer dans la cour des grands pour la production de cuivre et de cobalt en République démocratique du Congo. Son inauguration tombe à pic pour la Gécamines, embourbée dans une complexe affaire de dette.

Les installations de Deziwas, dans la province du Lualaba © Somidez (Twitter)

Les installations de Deziwas, dans la province du Lualaba © Somidez (Twitter)

Publié le 15 janvier 2020 Lecture : 2 minutes.

Joint-venture créée en 2017 et détenue par l’opérateur minier public Gécamines (49 %) et le groupe China Nonferrous Metal Compagny (51 %), la société minière Deziwa SAS (Somidez) a inauguré ce 15 janvier son usine ultramoderne de raffinage de cuivre et cobalt, située dans la province du Lualaba, à environ 35 km à l’est de la ville de Kolwezi.

D’une capacité installée de 80 000 tonnes de cuivre et 8 000 tonnes de cobalt par an – chiffres qui doivent être doublés lors de la phase additionnelle du projet – Deziwa a nécessité un investissement de 880 millions de dollars (790 millions d’euros). Il repose sur des réserves de 4,6 millions de tonnes de cuivre et de 420 000 tonnes de cobalt.

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Coopération sino-congolaise

Mais cette inauguration s’est faite en l’absence du président du conseil d’administration de la Gécamines, Albert Yuma Mulimbi, interdit par la justice de quitter Kinshasa suite au litige entre la Gécamines et l’homme d’affaire Dan Getler.

 »Notre fierté (…) réside surtout dans ce que, ce projet incarne pour nous la manifestation claire, nette et tangible de la stratégie engagée par la Gécamines pour redevenir un acteur minier de rang international », a-t-il fait dire au membre du conseil d’administration de la Gécamines chargé de le représenter, estimant que les installations replacent  »la RDC sur le chemin de la reconstruction de son potentiel industriel minier ».

Un financement appuyé par Dan Gertler

 »Somidez est parmi les premiers projets en RDC en termes d’échelle de production, d’équipements techniques et de niveau d’intelligence. Avec son modèle de coopération le plus récent, son niveau d’automatisation le plus élevé, ses équipements les plus modernes, son traitement de minerais le plus important et son niveau optimal de gestion, Somidez sert d’excellent modèle de coopération sino-congolaise dans le domaine minier », a affirmé Wang Tongzhou, président du conseil d’administration de CNFMC.

L’usine devrait devenir la pleine propriété de la société congolaise – de droit privé mais détenue à 100 % par l’État – « d’ici neuf à onze ans », a fait dire Albert Yuma, qui estime que le niveau de réserves de minerais permettront alors aux installations de fonctionner « encore sept à neuf ans ».

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Pour rappel, le projet de Deziwa appartenait initialement à 68 % à la firme canadienne Platmin, qui a souhaité vendre ses parts sur les marchés boursiers avant que le développement du site ne soit lancé. La Gécamines avait alors usé de son droit de préemption, notamment via un prêt de 200 millions de dollars de Fleurette Group, de Dan Gertler, qui lui a permis désintéresser l’entreprise canadienne.

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