À l’étroit, Ethiopian Airlines annonce un méga-aéroport à 5 milliards de dollars
La compagnie aérienne Ethiopian Airlines, détenue à 100 % par l’État, projette de construire un nouvel aéroport plus adapté à ses ambitions mondiales. Son directeur général, Tewolde GebreMariam, prévoit une capacité de 100 millions de passagers.
Enfin un aéroport à la mesure des ambitions d’Ethiopian Airlines. Celles de devenir un super-connecteur mondial, à l’image de Turkish Airlines ou des compagnies du Golfe, et de pouvoir jouer dans la même cour que les méga-hubs d’Istanbul ou de Dubaï. Le calendrier est ambitieux. Et, alors que le projet devrait être lancé d’ici à six mois, on en connait désormais le lieu.
Le méga-aéroport d’Ethiopian Airlines sera en effet construit sur le site de Bishoftu, à une quarantaine de kilomètres au sud-est d’Addis Abeba, en région Oromia. Il pourra accueillir quelque 100 millions de passagers, soit un peu plus que Dubaï (90 millions de passagers) et deux fois moins que le nouvel aéroport d’Istanbul (200 millions de passagers).
Dans les cartons depuis plusieurs années
L’annonce a été faite ce mercredi 15 janvier par Tewolde GebreMariam, directeur général de la compagnie, à nos confrères de l’Ethiopian News Agency. Le projet était dans les cartons depuis plusieurs années. D’un montant de 5 milliards de dollars, soit plus que le barrage de la Renaissance, actuellement en construction sur le Nil, dont la valeur est de 4 milliards de dollars, la nouvelle plateforme aura une taille supérieure à celle de l’aéroport de Paris Charles-de-Gaulle, a assuré le dirigeant.
Bien que l’actuel aéroport de Bole, aux portes de la capitale, soit toujours en cours d’extension, Ethiopian Airlines s’y sent à l’étroit. Ses capacités sont limitées à 19 millions de passagers. « L’aéroport de Bole ne va plus être en mesure de nous accueillir. Il est très beau et très grand, mais de la manière dont nous grandissons, il sera très vite saturé d’ici trois à quatre ans » a déclaré Tewolde GebreMariam. L’emplacement de l’aéroport actuel est un frein pour le développement du transporteur. Car, en raison de l’altitude, les réservoirs des avions ne peuvent pas partir pleins. Ce qui oblige les appareils à faire un stop en chemin, quand ils opèrent des liaisons transatlantiques.
La ville de Bishoftu se trouve à 1920 mètres d’altitude, soit 400 mètres de moins qu’Addis Abeba. « En décollant de moins haut, cela occasionnera une économie énorme en termes de consommation de kérosène. Les décollages en altitude usent aussi beaucoup plus vite le fuselage des avions », assure un bon connaisseur du ciel éthiopien. On ne connaît pas encore le nom du futur constructeur et la manière dont sera financé le projet. Consultant sur le projet de nouveau terminal de Bole, Aéroports de Paris (ADP) a aussi conseillé Addis Abeba sur le choix du site de Bishoftu.
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