À mes amis palestiniens

Publié le 21 octobre 2003 Lecture : 2 minutes.

Les forces de la démocratie, en Israël comme en Palestine, se heurtent à une alliance perverse entre des autocrates corrompus et de rusés théocrates qui feront tout pour empêcher la lumière démocratique de répandre ses espérances. Les démocraties sont riches, libres et, surtout, bâties sur l’espoir et non la crainte. Ce que craignent les plus autocrates et théocrates est une société palestinienne débarrassée de la peur.
Tel est, amis palestiniens, le vrai choix que vous affrontez. Vous avez été exploités par tout le monde – les États arabes, les islamistes radicaux, Israël et vos propres dirigeants corrompus. Vous avez maintenant l’occasion de prendre le destin de la Palestine entre vos mains.
Parce que le monde ne sera pas sûr pour moi tant qu’il ne le sera pas pour vous, je voudrais partager avec vous l’expérience historique de mon peuple. Durant les milliers d’années de notre exil, nous étions faibles, et nous nous comportions selon les règles de la faiblesse. Mais, en un moment historique, naquit le mouvement sioniste, qui prit en mains le sort de notre peuple. Nous avons alors décidé de cesser d’être faibles, et la nature de notre dialogue avec les autres nations s’en trouva radicalement changée.

Jusqu’à aujourd’hui, vous avez sanctifié votre image de faiblesse, bien que vous eussiez pu être forts. Cette voie ne vous conduira nulle part. Imaginez que tout a été fait : Israël a quitté les Territoires, il n’y a plus de colonies, et un État palestinien est né, internationalement reconnu, avec Jérusalem-Est pour capitale. Comment vous comporteriez-vous ? Quel serait le caractère de cet État ?
À en juger par le cours actuel des choses, vous allez à un échec total : un État palestinien qui sera le dernier-né dans le monde, mais rétrograde dans ses valeurs et incapable de remplir la mission de votre peuple.
J’entends les cris de joie qui saluent l’affreux exploit de chaque kamikaze. Je connais votre réponse : n’ayant ni hélicoptères ni avions de combat, l’attentat suicide est votre seule arme. C’est peut-être là votre vérité. Voici la mienne : les kamikazes s’offrent eux-mêmes – et moi avec – en sacrifice à un faux Dieu. Le vrai Dieu hait le meurtre. Personne dans le monde, même les plus fervents champions de la cause palestinienne, n’accepte l’arme du suicide. Et jusqu’à ce que vous chassiez de vos rangs ces kamikazes et leurs inspirateurs, vous n’aurez aucun partenaire de mon côté, ni moi ni aucun autre.

la suite après cette publicité

Ce qui est bon pour nous est d’abandonner le rêve du « Grand Israël », de démanteler les colonies, de quitter les Territoires et de vivre en paix à côté d’un État palestinien, pour lutter contre la corruption et consacrer toute notre énergie à la société israélienne.
Et qu’est-ce qui est bon pour vous ? La même chose : renoncer à l’idée folle de nous chasser d’ici et de retourner dans vos villages, dont la plupart n’existent plus. Lutter contre la corruption qui vous détruit de l’intérieur et vouer tous vos talents, toutes vos ressources à l’édification d’une société arabe exemplaire – un État modèle qui révolutionnera le monde arabe, apportera à la région une démocratie musulmane et transformera votre peuple en un pont vivant entre l’Est et l’Ouest.
Un avenir de vie ou de mort, des enfants grandis dans l’espoir ou le désespoir, une nation palestinienne respectée ou méprisée : tout cela est entre vos mains.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires