Le diagnostic du Dr Annan

Selon un rapport onusien, une amélioration de la situation économique est perceptible. Mais il en faudrait bien davantage pour sortir du marasme.

Publié le 21 octobre 2003 Lecture : 2 minutes.

Dans un rapport consacré à la participation de l’ONU au redressement économique et à la reconstruction de la RD Congo, Kofi Annan, le secrétaire général de l’Organisation, dresse un tableau en demi-teinte de la situation dans l’ex-Zaïre. Selon lui, une timide amélioration de la situation s’est esquissée en 2001 et poursuivie l’an dernier. Ce que les chiffres confirment : la croissance serait redevenue positive en 2002, alors que, dans le même temps, le Produit intérieur brut (PIB) s’accroissait de 3,17 % (contre – 1,1 % en 2001). Pour 2003, en revanche, un léger tassement du taux de croissance est à prévoir (+ 2,4 %).
Simultanément, le ralentissement de l’inflation s’est poursuivi : 15,8 % en 2002, contre 135,1 % en 2001. Le taux de change du franc congolais par rapport au dollar était de 415,7 FC au 20 mai dernier, contre 382 FC au 1er janvier, soit une dépréciation de 8 %. La balance commerciale, elle, s’est soldée par un excédent de 314 millions de dollars en 2002, contre 94 millions l’année précédente. Enfin, les exportations ont augmenté de 40 %, en raison essentiellement des excellents résultats enregistrés dans la commercialisation du diamant (+ 65,3 %).
Ces performances intéressantes – notamment l’arrêt de l’hyperinflation – ont permis à la RDC de renouer des relations normales avec les institutions de Bretton Woods. Deux événements majeurs ont influé sur l’état de la dette extérieure, l’an dernier.
D’abord, au mois de juin, le règlement des arriérés dus par Kinshasa au Fonds monétaire international (FMI), à la Banque mondiale et à la Banque africaine de développement (BAD). Ensuite, le 13 septembre, la signature d’un accord de consolidation de la dette envers le Club de Paris, puis l’amorce de négociations bilatérales avec chacun des membres de cette institution.
S’agissant des sommes dues au Club de Paris, la RDC a bénéficié de ce qu’on appelle le « traitement de Naples », soit une annulation de 67 % de sa dette en valeur actuelle nette (équivalant à 4,64 milliards de dollars).
Du coup, le stock global de la dette extérieure s’élevait, au début de l’année, à 10,3 milliards de dollars. Le niveau de l’endettement du pays reste toutefois insupportable : 766 % des exportations.
Bref, même si la conjoncture paraît s’améliorer, il en faudra bien davantage pour assainir durablement les fondements de l’économie. « Les perspectives pour les deux ou trois ans à venir laissent apparaître des signes peu encourageants », souligne Annan. En effet, « le budget de l’État [environ 900 millions de dollars en 2002, dont près de la moitié financés par des ressources extérieures] restera extrêmement faible eu égard aux tâches assignées au gouvernement de transition. Et le poids du service de la dette constitue un frein très important à la relance de la production nationale, et donc de l’emploi. »
La pénurie de moyens financiers pendant cette période de transition est « un phénomène de nature à remettre en question la consolidation de la paix », conclut le rapport. Pour panser ses plaies, le pays a donc besoin d’une aide conséquente de la communauté internationale.

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