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Publié le 21 octobre 2003 Lecture : 4 minutes.

Des proverbes d’ici et d’ailleurs
Dans votre édito du n° 2227, l’encadré sur « la Sagesse et l’humour africains », ce plat délicieux aux mille et un ingrédients, m’a montré la similitude entre les proverbes et adages des différentes parties de notre continent. L’esprit demeure le même, mais le texte s’adapte à la réalité du terrain. À titre d’exemple, le dicton « Un seul doigt ne lave pas la figure» se retrouve, en Afrique du Nord, sous la formulation suivante : « Une seule main ne peut applaudir ». Autre exemple : « On n’apprend pas à nager à un poisson » (Gabon) est exprimé chez nous ainsi : « Le chat ne peut instruire son père sur la façon de bondir ».

Américains non convaincus
Le président George W. Bush devrait suivre les débats organisés par les chaînes de télévision arabes avec la participation de diverses personnalités américaines. Je suis sûre qu’il passera de bons moments en entendant les réponses ridicules et incohérentes de ses collaborateurs (au fait, s’en apercevra-t-il ?). Des réponses qui masquent mal leur nervosité et la déroute des États-Unis au Moyen-Orient. Où ces messieurs sont dépassés par les événements et ne savent plus répondre aux questions ou alors, et c’est mon explication, ils ne sont guère convaincus par ce que leur fait faire Bush.

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Ould Daddah au paradis
J’ai appris avec émotion le décès de M. Moktar Ould Daddah, premier président de la République islamique de Mauritanie et père de l’indépendance de son pays. L’histoire de l’Afrique retiendra du président Ould Daddah le rôle éminent qu’il a joué, aux côtés de ses pairs de l’époque, pour la création de l’Organisation de l’unité africaine (1963), ainsi que dans la lutte pour la libération du continent et pour son émancipation politique et économique.
En cette douloureuse occasion, je joins ma voix à celle de tous les patriotes africains pour adresser mes condoléances les plus attristées au président Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya, au peuple et au gouvernement mauritaniens, ainsi qu’à la famille de l’illustre disparu. Puisse Dieu l’accueillir dans son paradis et que la terre de sa patrie, qu’il a tant servie, lui soit légère.
Nous sommes très affectés par la disparition du président Moktar Ould Daddah, qui était à nous tous très cher. Nous partageons votre peine. Vous serez aimable de présenter nos condoléances les plus attristées à sa veuve et sa famille. Que Dieu lui ouvre les portes du paradis et que la vie qui l’attend là-haut soit meilleure à celle qu’il a connue sur terre. Amen.

Un père de la Nation exemplaire
Pour l’avoir connu et respecté, pour m’avoir permis de le connaître, puis de le côtoyer, mon honneur depuis plus de cinquante ans, sans la moindre rupture, je présente à Béchir Ben Yahmed et à la famille Jeune Afrique mes condoléances pour le décès du père de la Nation mauritanienne, Moktar Ould Daddah. Un homme d’une qualité humaine remarquable. Sa stature, sa droiture et sa douceur, qui n’excluent pas la ténacité et la fermeté, marqueront l’histoire de la Mauritanie dont il a orienté le destin, passant d’un système tribal contesté à l’émergence d’un État respecté et respectable.
Si Moktar est resté grand dans le pouvoir et grand dans l’exil. Sa manière de relativiser la gloire, les honneurs et l’argent demeure exemplaire à jamais. Je lui ai rendu visite il y a quelques jours à l’hôpital du Val-de-Grâce, où il était admis depuis le 11 août. J’ai compris qu’il ne verrait pas la sortie de ses Mémoires (voir sur Internet : www.contreventsetmarees.com), qui ne sont qu’un témoignage modeste d’une vie autrement plus passionnante et plus riche. Si les dirigeants arabes et africains avaient suivi son exemple, notre monde serait bien meilleur.

Vive le football féminin
Fidèle lecteur de votre journal, il me plaît d’emprunter vos colonnes pour adresser mes chaleureuses félicitations à toutes ses femmes qui ont participé à la Coupe du monde de football féminin aux États-Unis, du 20 septembre au 12 octobre (http://fifaworldcup.yahoo.com) et qui nous ont gratifiés de beaux matchs, propres et moins heurtés ; n’ayant rien à envier au « football business » des hommes. Par leur comportement exemplaire, les footballeuses ont témoigné qu’elles méritent plus de respect de la part des hommes.

Le Tchad à l’ère pétrolière
Le 10 octobre, le Tchad a fait officiellement son entrée dans le prestigieux club des pays exportateurs de pétrole. L’inauguration de l’exploitation pétrolière a suscité du côté des partisans du pouvoir un grand enthousiasme. Mais l’opposition et certaines ONG ont fait part de leurs inquiétudes quant à l’utilisation des revenus pétroliers. Leurs doutes sont bien fondés, car le régime est connu pour sa mauvaise gestion. Personne ne peut empêcher d’éventuels détournements.

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Voile contre viol
Je suis en faveur du port du voile partout, même au sein des établissements scolaires. Non pas que je sois un musulman, mais c’est une question de décence. Les défenseurs de la laïcité ne devraient pas « négativer ». Il ne faut pas, en effet, encourager la débauche vestimentaire chez les unes et décourager les autres qui veulent se protéger en couvrant les cheveux, le nombril et les cuisses. Je déplore donc l’exclusion des jeunes filles de l’école pour la simple raison qu’elles portent le voile. Dans ce monde de violeurs et de voyeurs, il faut se battre en faveur de la décence vestimentaire et des bonnes moeurs.

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