Dangote, Sawiris, Rabiu, Rebrab : vrais gagnants et faux perdants du classement Forbes 2020
Les noms reviennent mais l’ordre et le poids peuvent tout changer. Pour cette édition 2020 du classement des grandes fortunes africaines du magazine Forbes, si le numéro 1 reste Aliko Dangote (10,1 milliards de dollars), deux grands gagnants se détachent du classement, tandis que plusieurs milliardaires voient leur fortune sérieusement éventée.
73,7 milliards de dollars (66,4 milliards d’euros), c’est, en valeur, ce que représente la fortune cumulée des milliardaires du continent dans le dernier classement Forbes, dévoilé le 17 janvier. Le total cumulé des fortunes africaines atteignait 68,7 milliards de dollars il y a un an. Une croissance principalement attribuée à la hausse des cours des actions sur l’année écoulée.
Tête de liste pour la neuvième année consécutive, Aliko Dangote est la personne la plus riche d’Afrique, avec une fortune estimée à 10,1 milliards de dollars – contre 10,3 milliards il y a un an. Le tycoon nigérian, en passe de multiplier par cinq ses revenus à l’horizon 2021, voit son patrimoine légèrement émoussé en raison de la baisse des actions Dangote Cement, société au sein de laquelle il détient sa plus grosse participation. À noter, que la fortune du milliardaire de 62 ans était estimée exactement au même niveau en 2011, la première année où il s’est classé parmi les plus riches d’Afrique, mais elle avait atteint plus du double en 2014.
Sur le podium 2020, on retrouve ensuite l’Égyptien Nassef Sawiris, avec 8 milliards de dollars (+1,7 milliard par rapport à 2019) ; et le magnat des télécoms Mike Adenuga, avec 7,7 milliards de dollars (il perd 1,5 milliard de dollars et une place au classement par rapport à l’année précédente). Au total, sur 20 milliardaires, huit ont vu leur fortune croître ou baisser d’au moins 700 millions de dollars (630 millions d’euros).
Rabiu continue doucement mais sûrement sur sa lancée
Il n’est pas numéro 1, mais c’est bien le grand gagnant du classement cette année : Nassef Sawiris remonte de deux places par rapport à 2019. C’est la première fois que l’Égyptien, frère de Naguib (également présent à la 9e place du classement, avec 3 milliards de dollars), décroche la médaille d’argent du palmarès. Actif le plus profitable de Nassef Sawiris, une participation de 5,7 % dans la marque de sport Adidas, estimée à une valeur d’un peu plus de 4 milliards de dollars. La hausse du cours de l’action Adidas, à elle seule, a ajouté près de 1,5 milliard de dollars à sa fortune depuis janvier 2019. Œuvrant principalement dans les secteurs de la construction et de la chimie, Sawiris détient également une importante participation dans le producteur d’engrais Orascom Construction Industries (OCI NV), le pôle BTP d’Orascom, fondé par son père, Onsi Sawiris.
Autre, « vraie », et discrète valeur sûre du dernier classement Forbes : Abdul Samad Rabiu. Alors que le Nigérian à la tête du conglomérat BUA Group (ciment, sucre) faisait son grand retour dans le classement l’année dernière, avec 1,6 milliard de dollars, cette année l’homme d’affaires pèse 3,1 milliards de dollars et se hisse à la 8e place du classement.
Masiyiwa, grand perdant de l’année
Seul milliardaire du pays, le zimbabwéen Strive Masiyiwa a construit sa fortune dans les télécoms. Il détient des participations dans deux sociétés locales cotées en bourse. Mais la décision du Zimbabwe, en juin 2019, d’interdire toutes les devises étrangères et d’utiliser uniquement le dollar zimbabwéen a accéléré l’inflation et fait chuter la valeur du dollar nouvellement institué. Pour Masiyiwa, cela s’est traduit par une chute de ses participations dans Econet Wireless Zimbabwe et dans Cassava Smartech – en dollars américains. Sa fortune est tombée à 1,1 milliard de dollars, contre 2,3 milliards il y a un an.
Rebrab touché mais pas coulé
Malgré un contexte politique ébranlé en 2019, et son emprisonnement huit mois durant dans le cadre des enquêtes ouvertes contre plusieurs hommes d’affaires algériens liés à l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, le PDG de Cevital, Issad Rebrab, se maintient à la 6e position dans le classement Forbes, avec quelque 4,4 milliards de dollars. Le patron algérien voit tout de même sa fortune entamée de 700 millions de dollars par rapport à 2019.
L’autre milliardaire du classement visée par diverses poursuites judiciaires, Isabel dos Santos, – l’une des deux seules femmes du classement aux côtés de la Nigériane Folorunsho Alakija (20e ; 1 milliard de dollars),- suivra-t-elle la même voie ? En 2020, l’Angolaise, fille de l’ancien président Jose Eduardo dos Santos, se classe 13e avec 2,2 milliards de dollars. Elle était en 2019 8e ex-aequo, avec 2,3 milliards de dollars.
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