Afrique du Sud : le Big Business à l’assaut de l’apartheid

Publié le 21 octobre 2003 Lecture : 2 minutes.

Les sourires illuminaient tous les visages, ce 11 octobre à Sun-City, lors du lancement officiel de la Chamsa. Et il y avait de quoi se réjouir : la toute nouvelle Chambre de commerce et d’industrie sud-africaine a pour ambition de mettre fin à plusieurs décennies de divisions raciales. Et de permettre à tous les entrepreneurs sud-africains, noirs et blancs, de parler enfin d’une seule voix. En dépit des efforts de réconciliation entrepris depuis la disparition de l’apartheid, il y a presque dix ans, les organisations professionnelles, qu’elles soient commerciales ou industrielles, restaient en effet soumises à de stricts critères de différenciation raciale.

La Chamsa réunit quatre organisations. Deux noires : la National African Federated Chamber of Commerce (NAFCOC) et la Foundation for African Business and Consumer Services (FABCOS) ; et deux blanches : la South African Chamber of Business (SACOB), et l’Akrikaanse Handelsinstituut. Patrice Motsepe, qui présidait jusqu’à présent aux destinées de la NAFCOC, prend la tête de la nouvelle association et présidera parallèlement la Business Unity SA (BUSA), une autre entité regroupant des organisations (principalement blanches) à vocation internationale et le Black Business Council. La BUSA représentera les intérêts commerciaux du pays à l’étranger.

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Motsepe a joué un rôle important dans l’unification des Chambres de commerce. Partant du principe que l’union fait la force, il a toujours considéré qu’il s’agissait là, pour les entreprises sud-africaines, du seul moyen de se frayer un chemin dans l’économie mondiale et de contribuer efficacement au développement du pays. « Ce que nous faisons aujourd’hui conditionne l’avenir », estime-t-il. De fait, la Chamsa devrait constituer un excellent outil pour relever les deux grands défis auxquels l’Afrique du Sud est confrontée : la lutte contre le chômage et l’émancipation économique des Noirs (ce qu’on appelle ici le Black Economic Empowerment).
« La naissance de la Chamsa et de la BUSA est le signe des progrès réalisés par notre pays, qui, peu à peu, s’affranchit de son passé colonial et ségrégationniste, a estimé le président Thabo Mbeki. Il n’y a pas si longtemps, il n’était pas concevable que des entreprises blanches et noires puissent travailler ensemble, en raison des disparités considérables de leur développement. »

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