Abdelaziz el-Hakim

Président du Conseil suprême de la Révolution islamique irakienne (CSRII)

Publié le 21 octobre 2003 Lecture : 2 minutes.

Très proche de Téhéran, Abdelaziz el-Hakim, 50 ans, a succédé à son frère, Mohamed Baqer el-Hakim (assassiné le 29 août à Nadjaf) à la tête du CSRII. Malgré son discours modéré et la participation de son organisation au Conseil de gouvernement transitoire (CGT), les Américains restent méfiants à son égard.

J.A./L’Intelligent : Le 13 octobre, Kerbala a été le théâtre des premiers affrontements entre factions chiites. Est-ce que la question du leadership dans votre communauté ne
peut-être réglée que par les armes ?
Abdelaziz el-Hakim : Je suis évidemment encore sous le choc, mais je reste persuadé que ce drame relève plus du malentendu que d’une menace sérieuse de déchirement au sein de notre communauté.
J.A.I. : Le jeune leader chiite Moqtada Sadr vient de désigner un gouvernement bis qu’il estime plus légitime que le Conseil transitoire…
A.E.H. : Avec un Irak libéré de la dictature, il est loisible à tout Irakien de s’autoproclamer chef d’un gouvernement fantôme. Ce n’est pas avec un gouvernement virtuel qu’on réglera les problèmes réels de nos concitoyens.
J.A.I. : Votre prédécesseur s’était engagé à ne pas rapatrier les 15 000 hommes de la brigade Badr, branche armée du CSRII, toujours basée en Iran. Les affrontements de Kerbala peuvent-ils vous amener à reconsidérer cette position ?
A.E.H. : Cette question n’est pas à l’ordre du jour. Nous sommes pour la fin rapide de l’occupation et le départ des troupes étrangères. Nous étions face à un dilemme : reconstruire l’Irak en participant aux structures intérimaires ou s’engager dans une lutte armée contre l’occupant. Nous avons opté pour une stratégie claire : abréger l’occupation par une action politique et diplomatique.
J.A.I. : Le déploiement de troupes turques au sein de la force internationale risque de compliquer la situation, notamment avec vos partenaires kurdes…
A.E.H. : Le danger est bien réel et ne concerne pas seulement le nord de l’Irak. Quelle que soit la région où serait déployée l’armée turque, cela compliquerait un peu plus la
situation.
J.A.I. : Quelle serait l’attitude de vos amis iraniens ?
A.E.H. : Ma proximité avec les dirigeants de la Révolution islamique est un honneur pour
moi. Téhéran a ses propres intérêts, et je ne vois pas les Iraniens envahir le sud de l’Irak en cas de présence turque au Nord pour établir une sorte d’équilibre géostratégique.
J.A.I. : Vous sortez d’une longue audience avec le président Bachar el-Assad. Qu’en avez-vous conclu ?
A.E.H. : Il nous a longuement écoutés citer les priorités du Conseil transitoire et nous a
fait part de ses réserves à l’égard des structures de transition.
J.A.I. : Avez-vous abordé la question des avoirs bancaires des anciens dignitaires
irakiens dans les banques syriennes ?
A.E.H. : Non. Mais nos entretiens avec le président Assad et les membres de son gouvernement laissent à penser que Damas ne ménagera pas ses efforts pour aider les
Irakiens à sortir de l’impasse.
J.A.I. : Le bruit court que Saddam serait en train de négocier sa reddition avec la coalition
A.E.H. : Je n’y crois pas une seconde.

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