Une session pour l’Histoire

Publié le 20 septembre 2004 Lecture : 2 minutes.

Le président sud-africain Thabo Mbeki a donné le coup d’envoi, le 16 septembre, de la première session officielle du Parlement panafricain (PAP), à Midrand, à environ 20 km au nord de Johannesburg, en compagnie de son homologue nigérian Olusegun Obasanjo, président de l’Union africaine (UA), et d’Alpha Oumar Konaré, président de la Commission de l’UA.
Dans des locaux provisoires, en attendant un siège définitif à Johannesburg, d’ici à 2009, Thabo Mbeki a lancé aux afro-députés : « Vous tenez entre vos mains les espoirs du peuple, les masses attendent de vous que vous soyez leurs champions sans peur. » Quant à la présidente du PAP, la Tanzanienne Gertrude Mongella, elle a assuré que les députés panafricains s’étaient engagés à définir les grands axes de leur tâche avant le 7 octobre, date de clôture de la présente session.
Constituée de 265 membres issus de 53 pays, la nouvelle structure de l’UA, qui se réunira deux fois par an, n’est, pour le moment, qu’une assemblée délibérante. Elle devra attendre encore cinq ans, selon son protocole de création, pour se doter « des pleins pouvoirs sur le plan législatif ». L’Afrique du Sud prendra en charge à hauteur de 5 milliards de F CFA les frais de transport et autres dépenses annexes du PAP au cours de l’année 2005.
Dans l’attente de l’élection des membres du PAP au suffrage universel direct, chaque pays a dû désigner une délégation de cinq parlementaires (avec au moins une femme). Mais les mécontentements et les critiques fusent déjà, et la polémique enfle
La délégation du pays hôte, par exemple, compte certes trois femmes sur cinq, mais présente l’inconvénient de ne compter en son sein aucun représentant de l’Alliance démocratique (DA, principal parti d’opposition). Il en est de même pour les représentants zimbabwéens, tous issus de l’Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (Zanu-PF, parti au pouvoir). Pourtant, les textes sont clairs : la représentation de chaque État doit refléter la diversité des opinions politiques de chaque Parlement.
Autre sujet délicat : le financement de l’Assemblée panafricaine, actuellement « baby-sittée » par l’UA, dixit sa présidente. Aussi Gertrude Mongella a-t-elle plaidé pour une aide conséquente, car « l’institution a besoin d’être sérieusement nourrie et soutenue pour lui assurer les ressources nécessaires à un fonctionnement adéquat ». Les parlementaires présenteront, à cet effet, un budget qui sera laissé à l’appréciation de la Conférence des chefs d’État de l’UA.
Malgré les difficultés et tâtonnements, les législateurs africains entendent mener à bien leur mission afin que le PAP ne soit pas une coquille vide. Ils vont notamment adopter le règlement intérieur de leur structure et débattre du Nouveau Partenariat économique pour le développement de l’Afrique (Nepad). Les travaux porteront sur plusieurs autres thèmes, dont l’harmonisation des lois des États membres, ou la promotion des droits de l’homme et de la démocratie en Afrique. Vaste programme !

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