Burundi : parachute doré pour le président sortant Nkurunziza
À quatre mois de la présidentielle à laquelle il a annoncé ne pas se représenter, Pierre Nkurunziza est assuré de bénéficier, dès la fin de son mandat, d’une villa de « très haut standing » et de 500 000 euros de retraite, selon un projet de loi adopté mardi par l’Assemblée nationale.
La nouvelle loi prévoit que dès la fin de son mandat, un président qui a été élu au suffrage universel bénéficie notamment d’une « villa de très haut standing construite sur les fonds publics dans la localité de son choix dans les 5 ans, ainsi que d’une allocation unique de 1 milliard de Fbu » (près de 500.000 euros).
Le projet de loi, adopté par 98 voix pour et 2 voix contre, fait la distinction entre les anciens chefs d’État élus au suffrage universel, – en l’occurrence le seul Pierre Nkurunziza -, et ceux issus de « convention ou d’accord (de paix) » tels que Sylvestre Ntibantunganya (1994-1996) et Domitien Ndayizeye (2003-2005).
« Un président qui a accédé au pouvoir par un simple consensus d’un groupe de politiciens n’a pas la même considération que celui qui a été élu démocratiquement au suffrage universel direct », a justifié la ministre de la Justice, Aimée-Laurentine Kanyana.
Avantages « exorbitants »
Le projet de loi exclut de son champ d’application les présidents qui seraient arrivés au pouvoir par un coup d’État, comme Pierre Buyoya (1987-1993, 1996-2003).
Outre la villa et l’allocation d’environ 500.000 euros, l’ex-président élu au suffrage universel doit recevoir les mêmes traitements que le vice-président de la République en exercice durant les sept premières années qui suivent la fin de son mandat. Il bénéficie ensuite et pour le reste de sa vie d’une indemnité égale aux émoluments d’un député.
« Les avantages qu’on va octroyer au président en fin de mandat sont exorbitants si on tient compte de la crise que traverse le pays, mais la mesure est positive puisqu’elle semble indiquer très clairement que Pierre Nkurunziza ne se représentera pas comme il l’a promis », a estimé un diplomate en poste au Burundi sous couvert de l’anonymat.
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