Révélations en sous-sol

Selon un rapport du secrétariat américain à l’Énergie, les ressources algériennes restent largement sous-exploitées.

Publié le 20 septembre 2004 Lecture : 2 minutes.

L’agence Algérie Presse service a pris un malin plaisir à publier, le 12 septembre, les conclusions d’un rapport consacré, à la demande de Spencer Abraham, le secrétaire américain à l’Énergie, aux États membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Ce document souligne, bien sûr, l’importance de l’Algérie sur le marché mondial. Grâce aux investissements réalisés par Sonatrach, le groupe pétrolier public, et ses partenaires – 5 milliards de dollars -, ses capacités de production devraient passer de 1,2 million de barils/jour en 2003 à 2 millions de barils/jour en 2010. Pourtant, les ressources en hydrocarbures du pays restent sous-exploitées, estiment les experts.
La première découverte de pétrole algérien eut lieu en 1956, à Hassi Messaoud. Par la suite, les résultats de la prospection resteront longtemps décevants. Il faudra attendre les années 1990 pour que les Algériens touchent enfin le jackpot avec la découverte du gisement d’Hassi Berkine. Les Américains estiment le montant des réserves prouvées à plus de 11 milliards de barils, et celui des ressources probables à 43 milliards. À titre de comparaison, l’Arabie saoudite a produit près de 3 milliards de barils en 2003. Si l’Algérie disposait de capacités de production comparables, il lui faudrait très vite songer à l’après-pétrole ! Elle s’emploie à les développer, mais reste encore loin du compte.
Les nouveaux gisements mis en exploitation sont de plus en plus éloignés d’Hassi Messaoud, le centre de gravité de l’industrie pétrolière algérienne. Naturellement, plus les infrastructures se développent, plus le nombre de gisements rentables augmente. Par ailleurs, le taux de récupération devrait s’élever grâce à de nouveaux plans de forage et à l’introduction de nouvelles techniques. Les experts soulignent enfin l’excellente qualité du brut algérien (le Sahara Blend), qui ne contient que de faibles quantités de soufre, ce qui amoindri les coûts de raffinage.
Mais le principal atout énergétique de l’Algérie reste le gaz naturel. Avec des réserves de 4 500 milliards de m3, elle figure parmi les dix premiers producteurs mondiaux et se classe même au deuxième rang, derrière l’Indonésie, pour le gaz naturel liquéfié (17 % des exportations mondiales). Ces chiffres devraient augmenter au cours des prochaines années avec la mise en exploitation de nouveaux champs, la construction d’un troisième gazoduc qui alimentera les marchés espagnol et français, et la réception d’une demi-douzaine de méthaniers géants commandés par Sonatrach. L’Algérie envisage en outre de produire elle-même de l’électricité à partir de ses hydrocarbures. Une mégacentrale pourrait être construite à Adrar. Sa production serait destinée aux pays du sud de l’Europe.
Conclusion du secrétariat à l’Énergie américain : l’Algérie a besoin d’investissements colossaux et, surtout, d’une expertise étrangère. Elle doit accélérer la libéralisation du secteur et multiplier les partenariats entre Sonatrach et les compagnies étrangères.

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