Vaccins, antibiotiques, antipaludéens contrefaits : l’Afrique face au péril des faux médicaments
Frontières poreuses, législations peu dissuasives et faiblesse de l’offre de santé constituent un terreau fertile sur lequel prospère le trafic de faux médicaments en Afrique. Le 18 janvier, à Lomé, sept chefs d’État se sont engagés à criminaliser ce trafic et à renforcer leur coopération.
Plus de sept tonnes de produits pharmaceutiques et cosmétiques contrefaits ont été détruits à Libreville le 16 janvier. Le fruit d’une opération de quelques semaines qui a réuni la Direction gabonaise du médicament et de la pharmacie, ainsi que celle de la concurrence et de la consommation contre l’introduction frauduleuse et la vente illicite de produits falsifiés. En février 2019, au Burkina Faso, une opération de même nature avait permis la saisie de près de 30 tonnes de produits pharmaceutiques illicites. Entre 2017 et 2018, les autorités ivoiriennes en ont quant à elles saisi 385 tonnes.
Si près de 10 % des médicaments vendus dans le monde sont des faux, l’Afrique est le continent le plus touché par ce fléau. Le continent importe près de 90 % de ses produits pharmaceutiques, ce qui le rend particulièrement vulnérable.
« Les faux médicaments constituent un vrai problème de santé publique pour les populations africaines. Des études de l’OMS révèlent que près de 60 % des médicaments qui sont vendus dans certains pays sont de qualité inférieure ou purement et simplement falsifiés », regrette le Dr Idi Illiassou Mainassara, ministre nigérien de la Santé. Pour lui, « tout médicament rentré dans un pays à travers un circuit irrégulier est un faux médicament. »
Cette initiative a été mise en place par quelques pays. Pour qu’elle ait un impact, elle doit s’étendre à l’échelle du continent
En Afrique, ce trafic illicite concerne, entre autres, les antibiotiques, les antipaludéens, les antidouleurs, les seringues, les biberons et les produits cosmétiques. On estime à 100 000 le nombre de personnes qui meurent chaque année sur le continent à cause de faux médicaments. En mars 2019, alors que le Niger lançait une campagne d’immunisation des enfants contre la méningite, les autorités sanitaires ont découvert la circulation d’un vaccin frelaté. Deux ans plus tôt, la police avait saisi saisi 13 tonnes de vaccins contrefaits provenants d’Inde. Certains flacons ne contenaient que de l’eau.
Bien s’informer, mieux décider
Abonnez-vous pour lire la suite et accéder à tous nos articles
Les plus lus
- Au Mali, le Premier ministre Choguel Maïga limogé après ses propos critiques contr...
- CAF : entre Patrice Motsepe et New World TV, un bras de fer à plusieurs millions d...
- Lutte antiterroriste en Côte d’Ivoire : avec qui Alassane Ouattara a-t-il passé de...
- Au Nigeria, la famille du tycoon Mohammed Indimi se déchire pour quelques centaine...
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?