Monétique : au Maroc, le retrait d’espèces a toujours une longueur d’avance sur la CB
Le marché monétique marocain restait dominé par les retraits d’espèces en 2019. Si la circulation fiduciaire semble de nature à davantage rassurer la population dans le royaume, l’utilisation des paiements sur TPE résiste bien.
Au Maroc, la prédominance du cash se maintient et les dernières statistiques du Centre monétique interbancaire (CMI) pour l’année 2019 le confirment. Si les performances globales de l’activité monétique sont en progression, dans le détail ces chiffres sont pourtant décevants.
Les données, qui comprennent les opérations de retrait, de paiement en cartes bancaires marocaines ou étrangères, et les opérations de cash advance, ont atteint 413,8 millions d’opérations pour un montant global de 346,3 milliards de dirhams (32,6 milliards d’euros) l’an dernier. Le CMI explique que ce chiffre est en progression de 10,4 % en termes d’opérations et de 9,7 % en valeur, en comparaison à l’année précédente. Sur l’ensemble du royaume, au 31 décembre dernier, on dénombrait un encours de 16,2 millions de cartes, soit une hausse de 7,6 % par rapport à l’année précédente.
En 2019, l’opération la plus répandue par les utilisateurs des cartes marocaines est le retrait d’espèces. Représentant 80,6 % des opérations, les retraits totalisent 316 millions d’unités pour 286,8 milliards de dirhams, soit 90,3 % du montant global des opérations au Maroc.
Un nombre de distributeurs en hausse
Ce chiffre ne cesse de progresser année après année. Le montant a augmenté de 8,6 % en comparaison avec 2018, selon le CMI. Ce qui signifie qu’une grande majorité de Marocains ne fait confiance qu’aux espèces. En parallèle, et à l’inverse de qui se passe ailleurs dans le monde, le nombre de guichets augmente dans le pays. Les banques marocaines ont, en 2019, installé 324 nouveaux guichets automatiques (GAB), portant ainsi à 7 613 unités le nombre de distributeurs au Maroc.
Et pourtant, la gestion du cash qui dépasse les 7 milliards de dirhams par an devient de plus en plus lourde à supporter par les autorités et pour toute l’économie chérifienne, pointe le rapport. Bank Al Maghrib a fait en sorte de mettre en place la solution du paiement mobile pour tenter de faire diminuer cette prédominance. Cette solution n’arrive toujours pas à décoller en raison du manque d’adhésion des commerçants.
les paiements par carte en hausse de 20,5 % en 2019
De son côté, le paiement par carte bancaire arrive également à progresser. Il représente 18,7 % en nombre d’opérations et 9,6 % en part du montant global. Autrement dit, les paiements par carte n’ont totalisé que 30,5 milliards de dirhams, pour 73,4 millions d’opérations en 2019, soit une hausse de 20,5 % en comparaison avec l’année précédente. C’est dans la grande distribution (25,3 %) que les Marocains utilisent le plus leurs cartes bancaires.
Le e-commerce réalise lui aussi une belle progression (+46,7 %), avec un montant global de 4,8 milliards de dirhams, pour 9,8 millions d’opérations de paiement en ligne via cartes bancaires, marocaines et étrangères. En 2019, l’activité reste très fortement dominée par les cartes marocaines à hauteur de 96,2 % en nombre de transactions et de 91,5 % en montant, précise le CMI.
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