Les absents

Publié le 20 septembre 2004 Lecture : 2 minutes.

Deux autres partis avaient constitutionnellement le droit de présenter un candidat à l’élection présidentielle, puisqu’ils sont représentés au Parlement, mais ont choisi de s’en abstenir.
Longtemps considéré comme la première formation de l’opposition, le Mouvement des démocrates socialistes (MDS), qui compte 19 députés, a les plus grandes difficultés à surmonter ses divisions. Pour éviter d’avoir à choisir un candidat parmi ses dirigeants – et d’attiser leurs rivalités -, il a préféré accorder son soutien au président sortant et concentrer ses efforts sur les législatives, qui se tiendront parallèlement.
Pour l’Union démocratique unioniste (UDU), parti d’obédience nationaliste arabe dont l’ancien secrétaire général, Abderrahmane Tlili, vient d’être condamné à neuf ans de prison dans une affaire de malversation financière, ce scrutin arrive au plus mauvais moment. Le parti, qui, le 13 septembre, a fait de Me Ahmed Inoubli son nouveau secrétaire général, a lui aussi décidé de faire l’impasse sur la présidentielle pour se consacrer aux législatives.
Bien que légaux, le Parti démocratique progressiste (PDP) et le Forum démocratique pour les libertés et le travail (FDTL) sont exclus de la compétition dès lors qu’ils ne comptent aucun député.
En février 2003, cela n’a pas empêché le PDP de présenter par voie de presse la candidature de son leader, Me Néjib Chabbi. But de la manoeuvre : dénoncer « une loi électorale inique, qui verrouille le champ de l’exercice démocratique ». Ce parti, qui se réclame de la gauche panarabe, prendra cependant part aux législatives dans l’espoir d’accéder, pour la première fois de son histoire, à la Chambre des députés.
Après avoir longtemps appelé de ses voeux un « rassemblement des forces démocratiques » qui n’a malheureusement jamais eu lieu, le FDTL s’est pour sa part résigné à boycotter les deux scrutins. Il cherche ainsi, selon les termes de Mustapha Ben Jaâfar, son secrétaire général, à « rompre clairement avec un système qui dénie le droit à la différence ».
Cette stratégie de rupture est partagée par la plupart des formations non reconnues, comme le parti islamiste Ennahdha, dont les dirigeants sont en prison ou en exil à l’étranger, le Parti ouvrier communiste tunisien (POCT, extrême gauche) et le Congrès pour la République (CPR), que préside l’opposant radical Moncef Marzouki. Ce dernier, qui réside en France, devrait rentrer en Tunisie le 28 septembre afin de faire campagne pour le boycottage.

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