Angola : Isabel dos Santos « prête à se battre » contre les accusations de corruption
Isabel dos Santos, la fille de l’ex-président angolais José Eduardo dos Santos, s’est déclarée jeudi 23 janvier « prête à se battre » contre les accusations portées à son encontre par la justice de son pays parmi lesquelles, fraude, détournement de fonds et blanchiment d’argent.
Angola : le déclin de l’empire dos Santos
Après 38 ans de présidence dos Santos en Angola, la mainmise de l’ancienne famille présidentielle est remise en cause depuis l’élection du nouvel homme fort du pays, João Lourenço. Ce dernier a lancé une vaste lutte anti-corruption, frappant de plein fouet les dos Santos, qui dénoncent une chasse aux sorcières.
« Les allégations portées contre moi ces derniers jours sont extrêmement trompeuses et fausses », a affirmé Isabel dos Santos dans un communiqué publié à Londres. Elle y dénonce « une attaque politique » et se dit « prête à se battre » devant la justice internationale pour se défendre.
Isabel dos Santos a été à la tête de la Sonangol durant dix-huit mois à partir de juin 2016. Elle a aussi dirigé plusieurs autres compagnies publiques angolaises dans les secteurs de la téléphonie et des mines, et a acquis des participations dans d’autres groupes, notamment bancaires, au Portugal.
Le 22 janvier, la police portugaise a annoncé la mort, sans doute par « suicide », d’un banquier portugais dont le nom apparaît dans les « Luanda Leaks », à l’origine de la multiplication des accusations contre la femme d’affaires. Il travaillait pour la banque EuroBic dont Isabel dos Santos est l’actionnaire principale.
Trois administrateurs portugais d’un groupe de télécommunications qu’elle contrôlait ont démissionné jeudi.
De même, le président du conseil d’administration de la Banco de Fomento Angola, Mario Leite da Silva, cité dans l’affaire dos Santos, a démissionné, dans une lettre datée du 20 janvier et dont l’AFP a pris connaissance jeudi.
La milliardaire, surnommée « La princesse », réclamée par la justice angolaise, est également accusée de trafic d’influence, abus de biens sociaux et faux en écritures durant son mandat à la tête du groupe pétrolier public Sonangol, a annoncé mercredi le procureur général d’Angola, Helder Pitta Gros. Ce dernier s’est rendu jeudi à Lisbonne, où il a rencontré son homologue portugais. Ils n’ont fait aucune déclaration à l’issue de leurs échanges.
Les « facilitateurs »
« Ma « fortune » est née de mon caractère, mon intelligence, éducation, capacité de travail, persévérance », s’est également défendue Isabel dos Santos sur son compte Twitter.
Son avocat avait réfuté les accusations du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), à la base des révélations, et dénoncé auprès du journal britannique The Guardian une « attaque parfaitement coordonnée » par l’actuel président angolais João Lourenço, ancien lieutenant de José Eduardo dos Santos, qui lui a succédé en 2017.
The ICIJ report is based on many fake documents and false information, it is a coordinated political attack in coordinations with the “Angolan Government”. 715 thousand documents read? Who believes that?#icij #lies
— Isabel Dos Santos (@isabelaangola) January 19, 2020
Les révélations des « Luanda Leaks » ont également illustré le rôle de « facilitateurs » joué par de grands cabinets comptables, qui ont tous travaillé pour les Dos Santos à un moment donné, notamment PricewaterHouseCooper (PwC), KPMG, EY et Deloitte, ou des sociétés de conseil comme Boston Consulting Group (BCG).
La justice angolaise a assuré mobiliser « tous les moyens possibles » pour ramener en Angola et y juger Isabel dos Santos, qui vit essentiellement entre Londres et Dubaï.
Selon le parquet, la justice a indentifé dans cette affaire cinq suspects, dont Isabel dos Santos, qui vivent à l’étranger. « Pour le moment, le problème c’est de leur notifier leur mise en accusation et d’obtenir leur retour volontaire en Angola », a assuré le procureur Helder Pitta Gros. « Isabel dos Santos n’a pour le moment jamais manifesté la volonté de collaborer avec les autorités angolaises », a-t-il souligné.
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