Brazzaville respire

Publié le 20 septembre 2004 Lecture : 2 minutes.

Paris, le 14 septembre, immeuble de la Banque mondiale. Après une journée de discussions qualifiées de « franches, ouvertes et difficiles » avec les bailleurs de fonds, le ministre de l’Économie, des Finances et du Budget du Congo, Rigobert Roger Andely, est tout sourires. Pour la première fois depuis très longtemps, l’horizon économique de son pays s’éclaircit. La France, la Belgique, le Japon et la Norvège, pour ne citer que les principaux partenaires, satisfaits des progrès accomplis depuis deux ans, s’engagent à fournir une assistance de 443 millions de dollars d’ici à la fin 2005 pour la reconstruction du pays.
« L’État congolais a fait beaucoup d’efforts pour honorer ses arriérés de paiements envers la communauté internationale, montrer sa bonne volonté pour assainir les finances publiques et améliorer la transparence dans le secteur pétrolier », explique Emmanuel Mbi, directeur du département Afrique sud-centrale et région des Grands Lacs à la Banque mondiale. Le gouvernement congolais, qui bénéficie de recettes budgétaires supplémentaires en 2004 – environ 18 milliards de F CFA – à la faveur de la bonne tenue des cours du pétrole (38 dollars en moyenne depuis le début de l’année), a honoré ses engagements financiers et réglé une partie de son passif. Ce qui lui permet d’ouvrir les discussions pour l’accession du Congo à l’initiative pays pauvres très endettés (PPTE) dès juillet 2005, qui pourrait se traduire par un allègement de dette de 2,7 à 3 milliards de dollars, presque la moitié du passif de l’État.
Reste que le Congo doit encore accomplir de nombreux efforts, comme l’a souligné le représentant de l’institution de Bretton Woods, en matière de bonne gouvernance tout en respectant les équilibres macroéconomiques. Les bailleurs de fonds demandent surtout plus de transparence dans la passation des marchés intérieurs et des actions concrètes pour les classes défavorisées. Plus de 70 % de la population vit actuellement en dessous du seuil de pauvreté, contre seulement 30 % il y a dix ans. De l’aveu même du grand argentier du pays, le gouvernement a dû se serrer la ceinture depuis deux ans et n’a donc pas pu s’engager massivement dans les domaines de l’éducation, de la santé et de l’emploi. Le retour de la croissance (4 % en 2004 et 5,5 % en 2005, selon les prévisions), la reprise de la coopération et les perspectives d’allègement de dette devrait permettre d’inverser la tendance. « Les dépenses en faveur des pauvres devraient passer de 2,3 % à 4 % du Produit intérieur brut dans la loi de finances 2005 », précise Rigobert Roger Andely.

Des dépenses qui restent sous étroite surveillance… Au premier faux pas, les bailleurs ne manqueront pas de sanctionner le gouvernement. Le voisin camerounais en fait actuellement la triste expérience. Plus de quatre ans après le début du processus d’annulation de la dette, les décaissements des bailleurs tardent à venir. Motif : le manque de transparence et d’actions en faveur des plus démunis.

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