Bus : Dakar Dem Dikk à l’assaut de la sous-région
La société publique sénégalaise de transports se donne une envergure sous-régionale en lançant son projet Afrique Dem Dikk (ADD) qui va, dans une première phase, desservir les pays limitrophes.
Initialement circonscrite à un service urbain, à Dakar et sa banlieue, puis étendue en 2017 au réseau interurbain en desservant une vingtaine de villes du pays, Dakar Dem Dikk vient d’étendre ses services aux pays voisins.
Le 23 janvier, la compagnie créée en 2001 a inauguré la ligne Dakar-Banjul entre les capitales sénégalaise et gambienne. « À partir des mois d’avril ou mai, nous desservirons Bissau, depuis Dakar et surtout depuis Ziguinchor, car il y a une forte demande sur ce tronçon », a confié à Jeune Afrique, Mamadou Sileye Anne qui dirige le projet Afrique Dem Dikk.
Suivront des lignes vers Nouakchott, Bamako, Conakry, puis Ouagadougou, Abidjan, Niamey et Lomé, selon un calendrier que notre interlocuteur n’a pas détaillé. « La première étape du projet c’est la sous-région proche, les pays frontaliers, mais les ouvertures de lignes se feront en fonction de l’avancement des négociations avec les autres parties concernées », a-t-il expliqué.
Renforcer la flotte
Pour l’heure, douze bus de 37 places ont été affrétés pour ce nouveau service. Les trajets sont ouverts à la réservation une semaine à l’avance, via une application mobile ou sur place, à l’agence de la société. Le trajet Dakar-Banjul est facturé 12 000 francs CFA TTC(18,29 euros), « quelles que soient les conditions météorologiques ou les événements religieux ou autres », précise Mamadou Sileye Anne, selon lequel la compagnie, dont le parc actuellement de 600 véhicules, est « en train de travailler à l’acquisition de bus plus adaptés ».
En 2015, DDD a passé commande de 475 autobus au constructeur indien Ashok Leyland (Hinduja Group) pour renforcer sa flotte et initier son service interurbain Senegal Dem Dikk (SDD). « La demande est très forte en Afrique de l’Ouest, qui représente un marché potentiel d’au moins 300 millions de personnes », souligne Mamadou Sileye Anne. Avec ADD, la compagnie dit vouloir proposer « un rapport qualité-prix correct qui respecte aussi les normes de sécurité ».
Pour 2019, le transporteur public sénégalais indique avoir transporté quotidiennement 250 000 personnes en moyenne au niveau urbain, tandis que 318 000 personnes ont voyagé via son service interurbain.
Défi sécuritaire
L’expansion d’ADD, qui s’inscrit, pour les autorités sénégalaises, dans une logique d’intégration régionale et économique, revêt aussi un défi sécuritaire. Sur ce sujet, Mamadou Sileye Anne se veut rassurant et annonce la mise place un système d’information pour travailler en parfaite intelligence avec les forces de sécurité sénégalaises et celles des pays qui vont être desservis.
Si notre interlocuteur se refuse à donner des chiffres, il assure que les nouvelles activités de la société « doivent atteindre l’équilibre financier ».
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Économie & Entreprises
- L’arrestation du PDG du groupe CHO secoue l’huile d’olive tunisienne
- Comment Air France compense son absence des États du Sahel
- Mines d’or au Mali : la junte place le CEO de l’australien Resolute en détention
- Chez Tunisair, la purge des dirigeants se poursuit et les pertes s’accumulent
- La Côte d’Ivoire, plus gros importateur de vin d’Afrique et cible des producteurs ...