Pétrole : « Des prix élevés, une épée à double tranchant pour les Africains »
Rolake Akinkugbe est vice-présidente énergie et ressources naturelles chez FBN Capital.
L’avancée des jihadistes irakiens vers Bagdad suscite de vives tensions sur le marché mondial de l’or noir. Doté des quatrièmes réserves mondiales d’hydrocarbures, le pays est aussi le deuxième plus grand producteur de l’Opep [Organisation des pays exportateurs de pétrole], avec environ 3,3 millions de barils par jour fin 2012.
Les inquiétudes récentes de l’Agence internationale de l’énergie sont d’autant plus fondées que dans ses prévisions mondiales – 30 millions de barils par jour -, l’Opep avait misé sur une augmentation de la production de l’Irak. Les insurgés ayant ciblé certaines infrastructures pétrolières telles que la raffinerie clé de Baiji, il n’est pas surprenant que cette menace ait entraîné une flambée des prix.
Demande forte
: Les Échos]">Nous pensons que le cours du pétrole est susceptible de rester au-dessus de 100 dollars le baril pour à peu près le reste de cette année. Et que les fluctuations resteront très serrées à court terme : entre 100 et 120 dollars le baril. La demande est encore forte dans le monde non-OCDE, alors que l’offre continue de varier en fonction de l’impact de la croissance de la production de gaz de schiste et des perturbations de l’approvisionnement au Moyen-Orient.
Pour les producteurs africains, ce niveau élevé des prix sera une épée à double tranchant. Les grands pays exportateurs comme le Nigeria et l’Angola, dont le brut, de bonne qualité, est coté avec une prime, verront leurs recettes publiques augmenter. Toutefois, si les cours du pétrole continuent d’être soutenus à moyen terme, cela pourrait avoir un impact sur les prix à la pompe et créer de nouvelles préoccupations socio-économiques, aussi bien pour les pays producteurs que pour les non-producteurs. »
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