Un supersonique franco-nippon ?
Paris et Tokyo s’engagent dans une coopération technologique.
Publié le 21 juin 2005 Lecture : 1 minute.
Le Concorde, qui a effectué son dernier vol en octobre 2003, pourrait un jour avoir un successeur. C’est du moins le projet qui se dégage en filigrane de l’accord signé, le 14 juin, au Salon du Bourget, par les industries aérospatiales japonaise et française. Après deux ans de réflexion, les deux pays se sont engagés à mener conjointement des recherches pour trouver une solution technologique commercialement viable à un nouvel avion capable de voyager à la vitesse du son.
Le Concorde, qui assurait une liaison Paris-New York avec Air France et Londres-New York avec British Airways, avait certes pâti du crash qui coûta la vie à 113 passagers en juillet 2000, mais aussi de ses nuisances sonores et de sa faible rentabilité, notamment en raison de sa consommation exorbitante de kérosène. Pour remédier à ce surcoût, d’autant plus important que les prix du pétrole ont flambé ces derniers mois, la Société des compagnies aérospatiales japonaises (SJAC) et le Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas) estiment nécessaire d’utiliser des matériaux beaucoup plus légers que l’aluminium qui compose généralement les appareils.
Déjà leaders sur ce marché, les japonais, tels que Kawasaki Heavy Industries et Mitsubishi Heavy Industries, joindront leurs compétences à l’expertise du groupe européen EADS (European Aeronautic Defence and Space Company). Si l’avionneur européen Airbus, qui fait partie d’EADS, n’est pas associé à ce projet, c’est, affirme un responsable du Gifas, parce qu’« il n’est pas question pour le moment de construire un appareil supersonique, mais de coopérer sur les technologies qui pourraient, à terme, y aboutir ».
Pour l’heure, les deux groupements industriels ont promis un financement relativement modeste : 1,9 million de dollars au total au cours de chacune des trois années de recherches prévues par l’accord du Bourget.
