Une responsabilité partagée

Publié le 20 juin 2005 Lecture : 2 minutes.

C’est dans la seconde moitié des années 1960 que les premiers prêts massifs ont été accordés aux pays du Sud, notamment au Zaïre de Mobutu ou à l’Indonésie de Suharto, pour reprendre un peu la main sur des États engagés dans des politiques nationalistes. Mais c’est le premier choc pétrolier, en 1973, qui va endetter le plus les pays pauvres. Le prix du pétrole brut flambe, et les États exportateurs ne savent plus quoi faire de leurs pétrodollars. Les banques occidentales les récupèrent et les prêtent aux nations du Sud. C’est l’époque de l’argent facile. Les prêts sont accordés d’autant plus aisément que les États-Unis et l’Europe cherchent à assurer leur approvisionnement en matières premières et à placer leurs produits industrialisés. C’est aussi l’époque de la démesure et des grands projets, qualifiés « d’usines à gaz » par la suite. En 1979, l’arrêt des livraisons iraniennes, conséquence de la Révolution islamique puis de la guerre Iran-Irak, provoque le deuxième choc pétrolier. À la différence de 1973, le prix du crédit a fortement augmenté, car les principaux pays développés (particulièrement les gouvernements Thatcher et Reagan à partir de 1981) mènent une politique de rigueur monétaire pour lutter contre l’inflation. Le dollar devient plus rare et se vend donc plus cher, et les taux d’intérêt augmentent considérablement : plus de 20 % entre 1980 et 1981. Le monde plonge alors dans la crise. La récession mondiale s’aggrave, l’inflation et le chômage progressent. La crise de l’endettement menace le système financier international. Le 15 août 1982, le Mexique annonce qu’il ne peut plus rembourser sa dette. Il est suivi par de nombreux pays en développement. Les grandes banques qui avaient prêté de façon inconsidérée sont menacées de faillite. Le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale contraignent les débiteurs à réduire leur consommation et à faire des économies. Commence une cure d’austérité qui se traduit par la mise en place de plans d’ajustement structurels. Pour rembourser leur dette, les pays du Sud doivent à nouveau emprunter… C’est la spirale sans fin, jusqu’à ce que les bailleurs de fonds décident, en 1996, sous la pression de la société civile et des ONG, d’engager un processus d’annulation de la dette.

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