Rendez-vous à Bamako
L’aréopage était complet, le 14 juin, dans la salle du Centre de conférences internationales de l’avenue Kléber, à Paris. Les 53 pays du continent avaient chacun dépêché une délégation, généralement conduite par leur ministre des Affaires étrangères, à la réunion interministérielle de suivi du sommet des chefs d’État d’Afrique et de France, dont la 23e édition se déroulera les 3 et 4 décembre prochain à Bamako autour du thème de la jeunesse africaine. Pour le nouveau ministre français des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, et sa collègue déléguée à la Coopération, au Développement et à la Francophonie, Brigitte Girardin, c’était un baptême africain.
Officiellement destinée à faire le point sur les avancées effectuées par les uns et les autres depuis le sommet précédent (en février 2003 à Paris), la rencontre a surtout donné lieu à une multiplication de voeux pieux en matière de développement, d’environnement, de prévention des conflits, de lutte contre le terrorisme…
Seule information nouvelle : la tenue, début novembre, en préalable au sommet officiel, d’une rencontre de la jeunesse africaine. Originaires des quatre coins du continent, ils viendront débattre durant deux jours à Bamako des questions qui seront par la suite discutées par leurs gouvernements : éducation, emploi, santé, émigration, retour des cerveaux, créativité, sécurité, dont notamment la réinsertion des enfants-soldats. Le nombre de participants, sélectionnés au niveau de chaque pays individuellement, n’a pas encore été arrêté. Mais la France s’est engagée à prendre en charge leur transport jusqu’à Bamako, et le Mali, leur hébergement. À l’issue des débats, les jeunes rédigeront une déclaration finale qui sera lue le 3 décembre, à l’ouverture du sommet des chefs d’État.
Ce dernier se déroulera sur le modèle des précédents : sans ordre du jour précis et de façon informelle. Aucune déclaration ou communiqué final ne sanctionnera les discussions. Il est bien sûr trop tôt pour savoir qui exactement fera le déplacement à Bamako. En 2003, 52 États étaient représentés, dont 42 au niveau de leurs chefs d’État et de gouvernement. Depuis le lancement, en 1973, des sommets franco-africains, la liste des invités n’a cessé de s’élargir. De 10, exclusivement francophones, la première année, le nombre de participants est passé à 20 en 1978, 31 en 1981, 46 en 1996 et 52 en 2003.
L’événement est assez unique car la France est le seul pays à bénéficier d’un tel tête-à-tête avec l’ensemble du continent. C’est une façon pour elle de réaffirmer, au moins symboliquement, sa place et son rôle en Afrique. Les Africains, quant à eux, y voient une occasion de sensibiliser la France à leurs problèmes et à leurs attentes, espérant qu’elle se fera leur porte-parole et leur avocat auprès des instances internationales, au Conseil de sécurité des Nations unies, au G8 ou à l’Union européenne.
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