Maroc : le roi au pouvoir

Publié le 20 juin 2005 Lecture : 2 minutes.

Après deux mois d’attente tantôt anxieuse et tantôt désabusée, la crise marocaine a connu, les 7 et 8 juin, une accélération soudaine. En l’espace de vingt-quatre heures, Hassan II proclamait l’état d’exception, annonçait la révision de la Constitution, demandait à Bourguiba de reporter sa visite en raison des développements de la situation, mettait le Parlement en sommeil, formait enfin le nouveau gouvernement qu’il préside directement. Est-ce un tournant dans l’histoire politique du Maroc ? En droit oui, en fait non.
La proclamation de l’état d’exception n’a que peu surpris, vu l’évolution de la crise. Hassan II s’en est expliqué, soulignant l’impossibilité de réaliser l’union nationale et de former un gouvernement issu de la majorité, déclarant en outre qu’il ne souhaitait pas de nouvelles élections dans les circonstances actuelles. […]
Mais comment sera révisée la Constitution ? Hassan II n’a pas précisé les modalités du changement, se bornant à déclarer que les nouveaux textes seraient soumis au peuple par voie de référendum et qu’ensuite de nouvelles élections seraient organisées, mettant fin à la période transitoire liée à l’état d’exception. Pour l’heure, la gauche est optimiste, les contacts ne sont pas rompus en vue d’une trêve possible avec le pouvoir, ce qui lui permettrait d’organiser méthodiquement son action future. Les communistes sont plus circonspects et réclament l’élection d’une assemblée constituante. Les autres forces politiques sont mécontentes du discours et des mesures qui ont suivi. Le Parlement a été mis provisoirement en sommeil. Une commission administrative de liquidation parlementaire a été nommée, et les comptes bloqués. […]
Dans son allocution, Hassan II a aussi promis une ère nouvelle de pouvoir équitable, stable et fort qui rendrait justice aux humbles et résoudrait les problèmes en suspens, mettant fin au laisser-aller dans la gestion de l’État. Une partie de l’opinion pense que le roi peut réussir, mais le nouveau gouvernement a quelque peu surpris, car voici une ère nouvelle inaugurée des ministres anciens. Sur les 22 membres que compte le nouveau cabinet, 16 sont anciens et deux mutations sont enregistrées.

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