Les ONG en première ligne

Santé, alimentation, environnement, droits de l’homme : les organisations non gouvernementales sont omniprésentes sur le continent.

Publié le 20 juin 2005 Lecture : 2 minutes.

Sa fortune est estimée à 46,5 milliards de dollars, mais l’homme le plus riche du monde est aussi un philanthrope. Bill Gates a créé en janvier 2000 la « Bill and Melinda Gates Foundation », organisme destiné à financer notamment un « programme de santé mondiale ». La dotation dépasse 28 milliards de dollars et, en Afrique, cet argent doit permettre de renforcer la lutte contre les maladies infectieuses, en particulier le sida et la tuberculose. Avec un tel pactole, l’institution jouit d’une totale liberté et peut se permettre quelques effets d’annonce. À la tribune de l’ONU, le 16 mai dernier, le fondateur de Microsoft a promis le versement de 450 millions de dollars alloués à une série de projets sélectionnés dans 75 pays. L’ambition est réelle, mais repose sur la générosité d’une seule personne.
Disposant de ressources plus diversifiées, l’ONG Africare basée à New York travaille sur le continent depuis trente-deux ans et finance plus de 150 projets dans 35 pays. L’alimentation, les ressources en eau, l’agriculture, l’environnement, la santé, la bonne gouvernance et l’aide humanitaire d’urgence sont les priorités de cette ONG, dont le président honoraire n’est autre que Nelson Mandela. Le professionnalisme de l’organisation est reconnu par tous les professionnels actifs sur le terrain.
Si le département d’État américain publie chaque année un rapport sur la situation des droits de l’homme, le contenu de ce document peut s’avérer sujet à caution tant les considérations politiques et diplomatiques sont fortes. En revanche, l’ONG Human Rights Watch, fondée en 1978, est devenue une référence pour tous ceux qui recherchent l’information la plus objective possible. Enquêtes de terrain, défense des victimes, dénonciation des violations des libertés, Human Rights Watch est de tous les combats. Elle a d’ailleurs obtenu le prix Nobel de la paix en 1997 pour son travail de sensibilisation sur les ravages des mines antipersonnel. Les derniers rapports de HWR disponibles sur son site Internet (http://hrw.org) portent notamment sur la Côte d’ivoire, la République démocratique du Congo, le Burundi et le Darfour. À noter aussi le rôle déterminant joué par la Coalition pour une justice internationale (Coalition for international justice) dans la mise en place des tribunaux pour le génocide au Rwanda et les crimes en Sierra Leone.
Enfin, en matière de défense de l’environnement, les États-Unis disposent d’ONG très actives sur le continent africain. Le Panda a fait le tour du monde, mais peu de personnes savent que le WWF (World Wildlife Fund) est une organisation américaine. Il est vrai que celle-ci a toujours mis en avant l’aspect universel de sa démarche. En Afrique, on retrouve WWF sur presque l’ensemble des programmes écologiques. Même engagement pour la Wildlife Conservation Society (WCS) très impliquée en Afrique centrale. Celle-ci travaille notamment en étroite collaboration avec le gouvernement gabonais. En s’appuyant sur son travail de terrain, les autorités ont décidé en septembre 2002 de classer 10 % du territoire gabonais en parc national. Treize périmètres représentant plus de 30 000 km2 ont été délimités, protégeant ainsi le domaine vital de milliers de gorilles, chimpanzés, éléphants et autres espèces endémiques au bassin du Congo et de l’Ogooué.

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