Le « plan de paix » de Donald Trump unanimement rejeté par les Palestiniens et leurs alliés
Les Palestiniens et leurs alliés ont immédiatement désavoué le plan de paix pour le Proche-Orient du président Trump, présenté mardi 28 janvier, et favorable à Israël. Tour d’horizon des réactions.
Sans surprise, les propositions du président américain ont immédiatement été rejetées par les Palestiniens. Ce plan, favorable à Israël auquel il accorde de nombreuses garanties et notamment un feu vert pour annexer les colonies, « ne passera pas » a rapidement réagi le président palestinien Mahmoud Abbas.
« Il est impossible pour n’importe quel enfant, arabe ou palestinien, d’accepter de ne pas avoir Jérusalem » comme capitale d’un État palestinien, a déclaré le président Abbas pour signifier l’étendue, selon lui, du refus palestinien de voir Jérusalem devenir la capitale « indivisible » d’Israël, comme l’a proposé le président américain.
Affichant son optimisme sur le devenir de ce projet « très détaillé », le locataire de la Maison Blanche a estimé qu’il pouvait permettre de faire « un grand pas vers la paix ». Parmi les nombreux points sensibles de ce plan, figure la reconnaissance de l’annexion par Israël à son territoire des colonies qu’il a implantées en Cisjordanie occupée, en particulier dans la vallée du Jourdain.
This is what a future State of Palestine can look like, with a capital in parts of East Jerusalem. pic.twitter.com/39vw3pPrAL
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) January 28, 2020
Le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, a formellement rejeté ce plan. Avant même l’annonce du président Trump, le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, avait averti que ce plan pourrait conduire les Palestiniens vers une « nouvelle phase » de leur lutte. Pour le mouvement chiite libanais Hezbollah, cette proposition n’est qu’une « tentative d’éliminer les droits du peuple palestinien, historiques et légitimes ».
« Voué à l’échec »
De fait, le plan du président Trump accorde nombre de garanties territoriales à Israël, bien au-delà des frontières existantes au moment de la guerre des Six Jours de 1967.
L’Iran a jugé que « le plan de paix de la honte imposé par l’Amérique aux Palestiniens est la trahison du siècle et est voué à l’échec ». Pour le ministère turc des Affaires étrangères, ce projet « mort-né » est un « plan d’occupation visant à tuer une solution à deux États et à extorquer des territoires palestiniens ».
La Jordanie a pour sa part estimé, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, que l’établissement d’un État palestinien indépendant sur les frontières de 1967 restait « la seule voie pour une paix globale et durable ».
L’Égypte a adopté une position neutre, se contentant d’appeler Israéliens et Palestiniens à un examen « attentif » et « approfondi » du plan. « L’Égypte appelle les deux parties concernées à un examen attentif et approfondi de la vision américaine (…) et à ouvrir des voies de dialogue, sous les auspices des États-Unis, pour une reprise des négociations », afin de parvenir à « une paix juste et globale » et « à l’établissement d’un État palestinien indépendant », a indiqué Le Caire dans un communiqué.
L’ONU s’en tient « aux frontières définies en 1967 »
Du côté des alliés des États-Unis, Londres était mardi soir le plus positif, qualifiant le plan de « proposition sérieuse » qui « pourrait constituer une avancée positive ». Le chef de la diplomatie de l’Union européenne Josep Borrell s’est pour sa part contenté d’indiquer que l’UE allait « étudier et évaluer les propositions avancées », tout en réaffirmant son engagement « ferme » en faveur d’« une solution négociée et viable à deux États ».
La Russie a de son côté prôné des « négociations directes » entre Israélien et Palestiniens, afin de parvenir à un « compromis mutuellement acceptable ». « Nous ne savons pas si la proposition américaine est mutuellement acceptable ou non. Nous devons attendre la réaction des parties », a déclaré aux agences russes le vice-ministre des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov.
À New York, le porte-parole des Nations unies a rappelé que l’organisation internationale s’en tenait aux frontières définies en 1967. « La position des Nations unies sur la solution à deux États a été définie à travers les ans par des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale auxquelles est tenu le secrétariat » de l’ONU, a précisé Stéphane Dujarric.
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