« Il est entré dans la Pléiade »

Publié le 20 juin 2005 Lecture : 2 minutes.

Paul Morand, Stendhal, Jean-Paul Sartre, Robert-Louis Stevenson. Quel point commun entre ces écrivains ? Tout ou partie de leurs oeuvres sont parues au cours de deux derniers mois dans la Bibliothèque de la Pléiade. Ce qui est un petit événement en soi, dans la mesure où cette collection est la plus prestigieuse de toute la Francophonie. « On entre dans la Pléiade comme au Panthéon », dit-on parfois dans le monde des lettres.
Cette réputation tient d’abord à la présentation. Imprimés sur du papier bible de la meilleure qualité, les ouvrages sont pourvus de couvertures reliées plein cuir et dorées à l’or fin. Et si le prix moyen de vente du volume est de 53 euros, il n’est pas exorbitant, rapporté au nombre de pages : souvent autour de 1 500.
Mais le succès de la Pléiade provient tout autant du soin apporté à l’établissement des textes. Accompagné de notes et de commentaires abondants, chaque livre est le fruit du travail des plus grands spécialistes de l’auteur concerné. Et il devient, de ce fait, la version de référence.
La Pléiade a été fondée en 1931 par un jeune éditeur indépendant, Jacques Schiffrin, avant d’être intégrée, deux ans plus tard, aux éditions Gallimard. Elle en est peu à peu devenue la vitrine et réalise près de 15 % du chiffre d’affaires de la maison. Quelque 450 titres sont aujourd’hui disponibles.
Au départ, la collection était conçue pour les classiques. Elle avait été inaugurée avec Baudelaire. Suivirent Racine, Voltaire, Molière, La Fontaine… Edgar Poe fut le premier étranger édité. Puis vint Cervantès. Seuls onze écrivains ont vu leurs oeuvres publiées dans la Bibliothèque de leur vivant : Gide, Malraux, Claudel, Montherlant, Saint-John Perse, Julien Green, Yourcenar, Char, Gracq, Ionesco et Nathalie Sarraute. Quant à Hemingway, il fut le premier étranger contemporain, entraînant à sa suite Kafka, Faulkner, Lorca… Si Saint-Exupéry et Proust sont en tête du palmarès des ventes (voir l’encadré), Voltaire, avec 16 volumes, est l’auteur le plus doté, devant Balzac (14), Saint-Simon et Dickens (9).
On comprend qu’avec un tel fonds la Pléiade ne se démode jamais. Qui plus est, la fidélité des lecteurs est entretenue par des opérations promotionnelles. À la veille de Noël, un superbe agenda est offert à tout acheteur de plusieurs titres. En mai, c’est un volume spécial : cette année, l’Album des Mille et Une Nuits.

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