Burkina Faso : inauguration de la première usine d’égrenage de coton biologique d’Afrique de l’Ouest
Le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré a inauguré jeudi à Koudougou une usine d’égrenage de coton biologique, présentée comme la première en Afrique de l’Ouest, en marge du salon international du Coton et du Textile.
Cette usine d’égrenage, érigée dans les locaux de la direction régionale de la société des fibres et textiles (Sofitex), va permettre de transformer 125 tonnes de coton graines en fibres par jour. La majorité du capital de l’usine (51,02%), dont la construction a nécessité 12 millions de dollars, est détenue par l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina.
Selon l’Union, cette usine va contribuer à consolider la durabilité de la filière coton biologique et l’autonomisation des femmes qui représentent 58% des employés du secteur. « Le coton biologique est une production qui est en majorité réalisée par les femmes et les jeunes, et nous avons constaté qu’il y avait une baisse de la quantité produite, parce qu’après la production, l’usine d’égrenage de coton bio n’existait pas et cela freinait l’élan de ceux qui intervenaient dans le domaine », a expliqué le ministre du commerce Harouna Kaboré.
Construite avec le soutien de l’ONG américaine @CatholicRelief, l'usine SECOBIO a coûté près de 4 milliards de F CFA. Elle est la toute première du genre en Afrique de l’Ouest et du Centre, avec une capacité d’égrenage de 125 tonnes de coton graine par jour #BurkinaFaso #lwili pic.twitter.com/WTsruNzm3D
— Présidence du Faso (@presidencebf) January 31, 2020
Deuxième producteur
« Le coton joue un rôle majeur dans la plupart des économies en Afrique de l’Ouest, car sa contribution est importante dans la formation de leurs produits intérieurs bruts et il participe fortement à la lutte contre la pauvreté en milieu rural », a indiqué le président Roch Marc Christian Kaboré. Selon lui, « le faible taux de transformation de « l’or blanc » limite drastiquement les perspectives de croissance économique et de création d’emplois pouvant être induites par cette filière ».
« Nous devons rapidement entamer le processus de transformation du coton sur place, à travers des industries en phase avec les nouvelles technologies afin de bénéficier des effets induits sur le reste de nos économies », a-t-il estimé. Pour ce faire, a-t-il précisé, les difficultés qui ont jadis entravé la dynamisation de l’industrie textile en Afrique, notamment l’accès au financement et le coût élevé de l’énergie, doivent être résorbées.
Jadis premier producteur de Coton, le Burkina Faso, où la production représente 65% des revenus ménages ruraux, a été relégué au deuxième plan par le Mali. Au Burkina Faso, 180 000 producteurs produisent en moyenne 607 000 tonnes de coton graines qui sont récoltés par an, selon la Sofitex. Sur cette production, la part de coton biologique ne représente que 2% soit moins de 12 000 tonnes, le reste représentant la production de coton conventionnel.
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