« Sénégal zéro déchets », un horizon encore lointain

Si Macky Sall a fait de la salubrité une priorité de son second mandat, les défis environnementaux sont titanesques. De la lutte contre le fléau des déchets plastiques à l’avenir de l’immense décharge à ciel ouvert de Mbeubeuss, en banlieue de Dakar, il faudra plus que des « cleaning days » pour les relever.

La décharge de Mbeubeuss, près de Dakar, en juillet 2017 (illustration). © Ricci Shryock for TAR

La décharge de Mbeubeuss, près de Dakar, en juillet 2017 (illustration). © Ricci Shryock for TAR

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Publié le 31 janvier 2020 Lecture : 4 minutes.

« Le plastique a fait trop de mal à l’environnement. On ne peut pas continuer à faire comme si de rien n’était, il faut que nous changions de comportement. » Le 4 janvier dernier, Macky Sall un  balai dans la main, une pelle dans l’autre, donnait le coup d’envoi des cleaning days depuis le seuil de sa villa de Mermoz, à Dakar. Une initiative appelée à se répéter un samedi par mois avec l’objectif affiché d’inciter les citoyens à nettoyer eux-mêmes leur quartier.

Une opération de communication savamment mise en scène censée illustrer la volonté du chef de l’État d’aboutir à un « Sénégal zéro déchet ». « Une priorité » de son second mandat, comme il l’avait affirmé en avril 2019 lors de son discours d’investiture, promettant des « mesures vigoureuses » afin de nettoyer le pays « sans délai ». Neuf mois plus tard, l’exécutif semble s’être choisi une première cible. Le 8 janvier, il a promulgué une nouvelle loi visant à réduire l’incidence des déchets plastiques au Sénégal.

Une loi ambitieuse, trois ans après une loi non appliquée

Le président sénégalais Macky Sall lors du "Cleaning Day", le 4 janvier 2020. © Présidence Sénégal / Photo : Papa Matar Diop

Le président sénégalais Macky Sall lors du "Cleaning Day", le 4 janvier 2020. © Présidence Sénégal / Photo : Papa Matar Diop

La loi de 2015 sur l’interdiction des sachets plastiques n’a jamais été appliquée

En 2015 déjà, le Sénégal avait adopté une loi interdisant les « sachets en plastique légers » inférieurs à 30 microns. Mais la loi, officiellement entrée en vigueur en 2016, n’a jamais été appliquée, faute de matériel de contrôle adéquat. Les mbouss – le nom wolof donné à ces petits sacs à usage unique – font toujours autant partie du paysage, jonchant les rues de la capitale, flottant à la surface de l’océan ou s’accrochant en grappes aux branches des arbres.

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