Adieu, roue de secours…

Publié le 20 juin 2005 Lecture : 2 minutes.

Longtemps, il a été rond et noir. Il l’est resté, rassurez-vous. Mais aujourd’hui, le pneu est intelligent, sensible et réactif. Car les manufacturiers rivalisent de prouesses technologiques afin que les clients sachent enfin distinguer leurs produits des pneus de la concurrence. Inventeur du pneu taille basse en 1973, Pirelli est à la pointe de ce combat, notamment avec son pneu « roulage à plat », qui se rit des crevaisons. Le principe est simple : des flancs renforcés, qui permettent à un pneu privé d’air de ne pas s’affaisser. Et à une voiture de poursuivre sa route.
Le danger est d’ailleurs là, car le conducteur risque de ne pas s’apercevoir qu’un de ses pneus est dégonflé… jusqu’au premier virage abordé à vive allure ! L’usage des pneus « roulage à plat » ne peut donc se concevoir sans un système de contrôle de la pression, qui avertit le conducteur en cas de crevaison. Un pneu « roulage à plat », s’il ne dépasse pas les 80 km/h, peut ainsi parcourir 150 km. Largement de quoi rallier son domicile ou le garage le plus proche.
L’intérêt d’un tel pneu est patent en Afrique, où les crevaisons restent fréquentes en raison de l’état des voies de transport (une crevaison tous les 10 000 km) alors qu’elles ont pratiquement disparu en Europe (une tous les 100 000 km). Mais, en homme d’expérience, Daniel Nataf, importateur Pirelli en Côte d’Ivoire, sait que les pneus « roulage à plat » mettront du temps à gagner le continent africain : « Ils viendront si les constructeurs le veulent. Un tel pneu nécessite une jante et des suspensions adaptées. Toutes les BMW, Mini et Volvo sont désormais conçues pour recevoir ce type de pneu. Mais ces trois marques sont marginales en Côte d’Ivoire. »
Pirelli doit aussi lever une barrière psychologique. Car les clients européens, même convaincus des vertus d’un pneu « roulage à plat » hésitent encore à prendre la route sans la présence rassurante d’une roue de secours dans le coffre. « C’était le même réflexe pour la manivelle voilà trente ans, se souvient un ancien technicien de Pirelli. Malgré la présence d’un démarreur électrique, les automobilistes tenaient à conserver la manivelle. Dans un premier temps, les constructeurs les ont écoutés. Avant de la supprimer progressivement. Il en ira de même pour la roue de secours. Dans quelques années, elle rejoindra la manivelle au rayon des accessoires disparus de l’automobile. »

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires