Rigueur, rigueur

Publié le 21 mars 2006 Lecture : 2 minutes.

Pour sa quatrième visite en Afrique subsaharienne depuis son arrivée à la tête du Fonds monétaire international (FMI), en juin 2004, Rodrigo de Rato a transmis à ses interlocuteurs un message de fermeté, mais aussi d’espoir puisqu’il a évoqué d’intéressantes perspectives d’allégement de la dette.
Accompagné d’Abdoulaye Bio-Tchané, le directeur Afrique de l’institution, il a, les 14 et 15 mars à Bata, en Guinée équatoriale, participé à la 7e conférence des chefs d’État de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). « Nombre de pays se sont aperçus que la richesse tirée de leurs ressources naturelles leur avait filé entre les doigts et que la gabegie et la corruption en avaient réduit à néant les bienfaits », a martelé Rato, en rappelant qu’en dépit du pétrole, 80 % des populations de la région vivent en-dessous du seuil de pauvreté (moins de 1 dollar par jour).
L’ancien ministre espagnol de l’Économie s’est entretenu avec plusieurs chefs d’État de la région : Fradique de Menezes (São Tomé), Denis Sassou Nguesso (Congo), François Bozizé (Centrafrique), Omar Bongo Ondimba (Gabon) et Teodoro Obiang Nguema Mbasogo (Guinée équatoriale). Au gouvernement congolais il a conseillé de prendre langue avec ses créanciers – les fameux « fonds vautours » qui ont racheté une partie de sa dette – afin de négocier un apurement de son passif. Il a par ailleurs demandé aux autorités gabonaises de corriger le tir après les récents dérapages budgétaires liés à l’élection présidentielle.
De manière générale, Rato a invité les pays de la communauté à instaurer une plus grande transparence financière et à améliorer l’environnement des affaires, à investir dans les secteurs sociaux (éducation, santé, infrastructures), à diversifier leurs activités économiques et à constituer des réserves dont bénéficieront les générations futures. Il a en outre annoncé la prochaine ouverture à Libreville, au Gabon, d’un Centre régional d’assistance technique en Afrique (Afritac). Deux centres de ce type existent déjà en Tanzanie (depuis 2002) et au Mali (2003). Enfin, le patron du FMI a signé avec Marcelino Owono Edu, le ministre équatoguinéen des Finances et du Budget, un accord en vue de la modernisation de la gestion publique de ce pays.
Sans attendre la clôture du sommet de la Cemac, Rato s’est envolé pour la Zambie, où il a participé, le 16 mars, à une table ronde rassemblant les ministres des Finances de plusieurs pays anglophones (Éthiopie, Ghana, Malawi, Tanzanie, Ouganda et Zambie) et lusophone (Mozambique). Il s’agissait de définir le bon usage des ressources financières disponibles dans le cadre des programmes d’annulation de dette. Comme d’habitude, Rato a plaidé pour la rigueur et la bonne gouvernance, seul moyen d’empêcher le montant de la dette de s’envoler à nouveau à des hauteurs insoutenables.

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