Affaire Madinat Badès : un an de prison pour l’ex-patron de la CDG marocaine

Plus de cinq ans après sa première comparution devant le procureur, Anas Houir Alami a écopé d’une peine de prison ferme pour les irrégularités du projet immobilier « Madinat Badès », à Al Hoceima. Tout comme Mohamed Ali Ghannam, ancien patron de la Compagnie générale immobilière (CGI).

Siège de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) à Rabat. © Hassan Ouazzani pour JA

Siège de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) à Rabat. © Hassan Ouazzani pour JA

Publié le 5 février 2020 Lecture : 2 minutes.

La petite sphère des hommes d’affaires marocains est secouée. Et pour cause, le jugement de la Chambre des crimes financiers de la Cour d’appel de Fès est tombé le 4 février à l’encontre d’Anas Houir Alami, l’ex-directeur général de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), ainsi que de l’ex-directeur général de la Compagnie générale immobilière (CGI), Mohamed Ali Ghannam. Les deux responsables ont écopé d’une peine de prison ferme et 5 000 dirhams (463 euros) d’amende chacun, pour leur implication dans l’affaire du complexe immobilier Madinat Badès d’Al Hoceïma.

Les 25 autres personnes qui étaient poursuivies dans le cadre de la même affaire et qui étaient poursuivies pour « dilapidation de biens publics et escroquerie, faux et usage de faux, constitution de bande criminelle » sont quant à elles relaxées.

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Avant le prononcé de cette décision, Anas Houir Alami et Muhammad Ali Ghannam sont passés près de 20 fois devant le juge Mohamed Lahya, mais ni eux ni leur ni leur avocat, Me Abdellatif Ouahbi, n’ont réussi à le convaincre de leur innocence.

L’affaire remonte à l’année 2014, quand plusieurs personnes ont manifesté leur mécontentement par rapport au projet immobilier « Madinat Badès » à Al Hoceima, dont le promoteur était la CGI, filiale de la CDG.

Dix jours pour faire appel

Les acheteurs, en majorité des Marocains résidant à l’étranger de Belgique et des Pays-Bas, avaient listé de nombreuses anomalies dans les apparentements livrés. La version finale, payée au prix fort de 9 500 dirhams le m², n’avait que peu de ressemblance avec ce qui était promis : finition de très mauvaise qualité, retard de livraison de plusieurs mois… Les propriétaires malheureux avaient alors décidé de faire parvenir l’affaire jusqu’au cabinet royal, en expliquant qu’ils avaient épuisé l’ensemble des recours possibles.

En août 2014, Mohammed VI s’est saisi de l’affaire et a ordonné au ministère de l’Intérieur et des Finances de mettre en place une commission mixte, intégrant l’inspection générale des finances et l’Inspection générale de l’administration territoriale. Une enquête a alors été ouverte pour connaitre l’origine des irrégularités qui ont marqué ce projet immobilier appartenant à une filiale du bras financier de l’État. La commission s’est intéressée aussi à d’autres actifs de la CGI, notamment à Nador et à Tanger.

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Moins de deux mois plus tard, Anas Houir Alami et Ali Ghannam étaient déférés devant le juge pour escroquerie, dilapidation de deniers publics et constitution de bande organisée. Quelques semaines plus tard, les deux hommes étaient relevés de leurs fonctions, et poursuivis, tout en restant libres. L’enquête de deux années menée par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ),  l’IGF (Inspection générale des finances) et l’Igat (Inspection générale de l’administration territoriale) a révélé plusieurs irrégularités de certains projets de la CGI dans le nord du pays.

Les deux hommes ont maintenant dix jours pour faire appel de la décision.

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