BMW Z4 M : tel un fauve assoupi

Publié le 21 mars 2006 Lecture : 2 minutes.

Pour tout propriétaire de BMW, la lettre M est la coquetterie suprême, le signe d’appartenance au clan « Motorsport ». Elle vient discrètement frapper la carrosserie de quelques modèles : Série 3, Série 5, Série 6, et désormais roadster Z4. Extérieurement, rien ou presque ne distingue pourtant une BMW de sa version M. La singularité d’une M ne s’affiche pas. Tout se passe sous le capot : 333 chevaux pour les BMW 545i et 645i, 507 (!) pour leur déclinaison M ; 265 ch. pour la Z4 3.0si, 343 pour la Z4 M
Mais qui a vraiment besoin de 507 chevaux sous le pied droit pour transporter famille et bagages dans une voiture de course cachée sous une carrosserie de Série 5 ? De 343 ch. pour se promener cheveux au vent en Z4 M ? En vérité, personne. L’utilité des BMW M est ailleurs : repousser les limites de la connaissance automobile, du plaisir automobile. Et confirmer, année après année, que BMW possède un train d’avance sur ses rivaux en matière de dynamique.
Car la magie du roadster Z4 M tient à sa facilité d’utilisation. Tel un fauve assoupi, il se glisse avec bonheur dans le rythme de la circulation quotidienne. À son bord, tout n’est alors que douceur, vivacité et puissance maîtrisée. Seul le feulement rauque de son V6 3.2 rappelle qu’il est taillé pour d’autres combats. La fée électronique est passée par là : ABS, antipatinage et système de contrôle du freinage en courbe maintiennent le conducteur sur les rails de la sécurité. Mais dès que la voie se libère, les accélérations coupent le souffle : 5 secondes pour passer de zéro à 100 km/h. Une Porsche Carrera 997 ne fait pas mieux.
Dès lors, il faut un certain courage à un constructeur pour en laisser le volant à des journalistes dix tours durant sur le circuit de Jerez, à la pointe sud de l’Espagne. Surtout quand la pluie glaciale d’un hiver qui ne veut pas finir en Europe balaie la piste. Bien sûr, avec un sol glissant, 343 ch. transmis aux roues arrière, un empattement court (2,50 m) et un poids contenu (1 410 kg), il y eut des arabesques, des Z4 M plantées dans le gravier jusqu’à mi-jante, et même une qui froissa sa belle robe contre un muret de protection. Mais la preuve fut ainsi donnée : n’est pas Schumacher qui veut. Sur route, le plaisir consiste à conduire, et non à piloter, un Z4 M. Et à replier sa capote souple d’un coup de doigt sur une commande électrique dès que le soleil devient complice. Tel est le bon usage du Z4 M, à goûter à deux, et exclusivement à deux puisque le genre roadster ne s’est jamais embarrassé de places arrière.

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