Mali : Ballaké Sissoko, virtuose de la kora, privé de son instrument par les douanes américaines
Maître de la kora, le Malien Ballaké Sissoko accuse les douanes américaines d’avoir détruit son instrument lors des fouilles de sécurité à l’aéroport. Au-delà du coût matériel, la productrice de l’artiste s’interroge : « Les douanes américaines oseraient-elles démanteler un Stradivarius ? »
« Ce qu’ils ont fait à mon instrument, c’est du sabotage ». Ballaké Sissoko ne décolère pas. Ce maître malien de la kora, qui s’est fait l’ambassadeur de la musique de son pays sur toutes les scènes du monde, en solo ou aux côtés d’artistes internationaux de renom, a eu une très mauvaise surprise, mardi 4 février.
De retour d’une tournée aux États-Unis, lors de laquelle il a notamment joué à Miami, Chicago, Berkeley ou New York, le musicien a eu une très désagréable surprise en ouvrant la caisse dans laquelle il fait voyager son instrument. Sa kora, un instrument traditionnel à cordes, muni d’un manche en palissandre et une grosse calebasse recouverte de peau de vache, avait été méticuleusement démontée.
Un instrument détruit, et un mot d’excuses
« Quand je suis arrivé à Paris, autour de 5h du matin le 4 février, j’étais tellement fatigué que je n’ai même pas défait mes bagages. J’avais juste besoin de me reposer. C’est à mon réveil, le soir, quand j’ai voulu prendre ma kora pour en jouer, que j’ai découvert les dégâts », raconte-t-il à Jeune Afrique. « Je n’avais pas de mots. Je suis resté là, sans rien dire. J’ai juste alerté mon équipe », continue-t-il, amer.
L’instrument est inutilisable. Et en guise d’explication, et l’Agence américaine de sécurité des transports, la TSA, avait glissé un petit mot présentant de laconiques excuses « pour les inconvénients que la vérification des bagages aurait pu causer ».
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