Ahmed Osman : « Les banques islamiques, un besoin du marché »

Nommé en 2013 gouverneur de la Banque centrale de Djibouti, Ahmed Osman compte bien voir l’institution qu’il dirige jouer un rôle de soutien de la croissance économique nationale. Il a répondu aux questions de « Jeune Afrique ».

Ahmed Osman est le gouverneur de la banque centrale de Djibouti (BCD). © Halloyta Abou

Ahmed Osman est le gouverneur de la banque centrale de Djibouti (BCD). © Halloyta Abou

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Publié le 1 juillet 2014 Lecture : 2 minutes.

Nommé en 2013 gouverneur de la Banque centrale de Djibouti au lendemain du décès de Djama Haid, son prédécesseur, dont il était le bras droit, Ahmed Osman compte bien voir l’institution qu’il dirige jouer un rôle de soutien de la croissance économique nationale. Il s’efforce d’encourager les investissements directs étrangers en en améliorant la législation, la gouvernance et la transparence.

Pour consolider ces progrès, ce banquier, formé dans de grandes écoles françaises, dont le Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), entend, entre autres, faire profiter les banques islamiques du développement de la finance islamique.

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Propos recueillis à Djibouti par Samy Ghorbal

Jeune afrique : Le paysage bancaire a connu de profondes mutations ces dernières années, avec l’arrivée de nouvelles banques à Djibouti. Pourquoi ?

Ahmed Osman : Depuis le début des années 2000, les autorités monétaires ont mené une réflexion qui a abouti à la libéralisation du secteur, pour faciliter l’implantation d’un nombre croissant d’acteurs. Aujourd’hui, nous comptons douze établissements bancaires, alors qu’auparavant les conditions d’agrément étaient si rigides que seules les banques « de premier rang » [les Banques centrales] étaient agréées. Ce qui avait débouché sur une situation d’oligopole, avec, pour corollaire, un coût du crédit franchement prohibitif.

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Les banques islamiques cohabitent désormais avec les banques traditionnelles. Quelle est leur part de marché ?

Elles en détiennent entre 15 % et 20 %. L’avènement de la finance islamique se situe dans une double perspective : du point de vue national, elle répond à un besoin réel du marché, en intégrant dans le circuit financier des clients soucieux de disposer de services en conformité avec leur éthique religieuse.

Du point de vue international, la finance islamique, dont le volume est estimé à 1 000 milliards de dollars [738 milliards d’euros] dans le monde, offre de puissants leviers de financements, notamment pour l’Afrique.

L’arrivée de ces nouveaux établissements renforce donc les ambitions de place financière sous-régionale de Djibouti ?

Tout à fait ! Le rayonnement d’une place bancaire est évidemment nourri par la multiplication des opérateurs et la diversité de leur offre. Je pense pouvoir dire que nous proposons aujourd’hui des services financiers uniques dans la région. Notre monnaie n’a pas été dévaluée depuis soixante-cinq ans et elle peut s’appuyer sur l’indépendance de la Banque centrale, avec un taux de couverture excédentaire et une liberté totale des mouvements de capitaux. Un peu comme c’est le cas à Maurice, qui reste un exemple à suivre.

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