Super Hachette

Publié le 22 février 2006 Lecture : 2 minutes.

Da Vinci Code et Anges et démons (éditions Lattès) de Dan Brown ? La Possibilité d’une île (Fayard) de Michel Houellebecq ? Trois Jours chez ma mère (Grasset) de François Weyergans et Mes Mauvaises Pensées (Stock) de Nina Bouraoui, primés respectivement par le Goncourt et le Renaudot ? Traité d’athéologie (Grasset) du philosophe Michel Onfray, 153 000 exemplaires vendus l’an dernier ? Ce qui unit ces quelques livres qui ont marqué l’année 2005 en France ? Tous ont été édités par une filiale d’Hachette Livre.
Hachette est aussi présent dans le tourisme (les fameux guides), le secteur de la jeunesse, les dictionnaires, le scolaire et le parascolaire. En France, mais aussi en Afrique subsaharienne. Hatier et Edicef lui appartiennent. En Côte d’Ivoire, les deux principaux éditeurs, Ceda et NEI (Nouvelles éditions ivoiriennes), sont sous son contrôle.
Non content de dominer le marché du livre francophone, surtout depuis l’acquisition d’une partie des marques de l’ancien Vivendi (Larousse, Dunod, Dalloz, Armand Colin), le groupe dirigé par Arnaud Lagardère vient de renforcer sa position internationale en rachetant, le 6 février, la branche édition de Time Warner (Little Brown, Warner Books). Hachette se hisse ainsi au troisième rang mondial du secteur, avec quelque 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires, derrière le britannique Pearson et l’américain McGraw Hill mais devant l’allemand Bertelsmann (propriétaire notamment de Random House, numéro un aux États-Unis).
Le groupe français est désormais leader du livre en Australie, en Nouvelle-Zélande, mais aussi au Royaume-Uni, où il avait fait une percée importante en 2004 en reprenant Hodder Headline (qui publie des auteurs tels que John Le Carré et Stephen King). Cette montée en puissance dans le monde anglo-saxon s’accompagne d’un positionnement stratégique dans le bassin linguistique hispanophone : avec Anya, Salvat et Bruño, Hachette domine également le marché espagnol. Présent dans une trentaine de pays, Hachette Livre réalise plus de 60 % de son chiffre d’affaires hors de France.
Comme on l’a vu avec l’offre publique d’achat de Mittal Steel sur Arcelor, la nationalité d’une entreprise ne veut plus dire grand-chose aujourd’hui. Ce qui est réjouissant, c’est qu’un groupe comme Lagardère, maison mère d’Hachette, connu surtout pour ses performances dans les hautes technologies (aérospatiale, armement), très présent également dans le secteur des médias (magazines, radio, télévision), leader mondial de la distribution de presse (3 800 magasins), croie en l’avenir du livre au point d’y investir massivement : 450 millions d’euros pour Time Warner Book.

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